La pension de la discorde
Au lieu de passer leur temps à contrôler les politiques publiques menées par le gouvernement et la promulgation de lois en faveur du bien-être du citoyen, les parlementaires déploient un énorme effort à tenter de convaincre l’opinion publique sur la «nécessaire» pérennisation de leur pension de retraite! Les priorités se trouvent soudainement chamboulées, les alliances croisées et les divergences estompées du moment qu’il s’agit de l’intérêt propre du parlementaire. Il ne s’agit ni de nihilisme, ni de populisme, mais du rappel d’un principe de base sans lequel la politique n’est rien qu’une grande farce: l’éthique. Comment comprendre cette unanimité qui s’est manifestée d’un coup pour maintenir ce mini-système rentier qu’est la pension de retraite des parlementaires? Encore une fois, on insiste sur le caractère éthique de cette revendication d’annulation pure et simple de la pension. La politique, que ce soit via un ou plusieurs mandats de parlementaires, devrait être conçue comme du «bénévolat» qui profiterait au citoyen et non comme une carrière à gérer. On comprend bien qu’il ait une indemnité décente assimilée à un salaire mensuel, mais pas une rente. Déjà, la mensualité de 35.000 DH est assez élevée, comparée aux standards mondiaux, sans parler, dans certains cas, des indemnités allouées aux membres des commissions, des chefs de groupes parlementaires et membres du bureau du Parlement. D’aucuns touchent un salaire de ministre, dépassant les 50.000 DH par mois, en plus de voitures de services, de la prise en charge du carburant, des frais de téléphone, etc. Ceci n’est-il pas suffisant? Apparemment, seuls les deux députés FGD l’auraient compris !