Edito. Test grandeur nature

Des plages clairsemées, des hôteliers qui rêvent d’afficher complet, et des commerçants inquiets : ces images, partagées massivement sur les réseaux sociaux au cours des derniers jours, ont alimenté un débat brûlant. Les Marocains du monde boudent-ils réellement les destinations touristiques phares ? La critique la plus récurrente est que le Maroc serait devenu trop cher, au point de pousser certains MRE à privilégier des destinations européennes, perçues comme mieux organisées, plus attractives, voire… moins onéreuses. Mais attention, ne confondons pas perception immédiate et réalité consolidée. Car si les critiques des internautes trouvent un écho certain auprès de l’opinion, les chiffres officiels, eux, n’indiquent pas de recul.
À la mi-juillet, les arrivées de MRE affichaient une hausse de 13% par rapport à 2024. Autant dire que le repli n’est pas dans les statistiques, du moins jusqu’ici. Et c’est bien là que réside le cœur du sujet : l’attractivité est un tout, alliant affluence, hébergement, consommation…
Pour le Maroc qui révise sa stratégie touristique, cet été 2025 apparaît ainsi comme un test grandeur nature. Ce qu’il faut, c’est capitaliser sur cette saison estivale en tant que révélateur des attentes réelles. Et y répondre, dès maintenant. Car si les critiques sur les prix sont nombreuses, elles soulignent surtout une attente plus forte : celle d’un tourisme à la hauteur, où qualité de service, animation, infrastructures et marketing territorial se fondent dans un écosystème intégré et percutant.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO