Diplomatie : l’Australie va reconnaître l’État de Palestine

L’Australie va reconnaître l’Etat de Palestine à l’occasion de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre, a annoncé le Premier ministre Anthony Albanese lundi, emboîtant le pas à d’autres pays tels que la France et le Canada.
«Une solution à deux États est le meilleur espoir de l’humanité pour rompre le cycle de la violence au Moyen-Orient et aboutir à une fin au conflit et aux souffrances» à Gaza, a déclaré le chef du gouvernement travailliste australien à la presse à Canberra.
«L’Australie va reconnaître le droit du peuple palestinien à un État qui lui est propre», a ajouté Anthony albanese, soulignant que «la paix ne peut être que temporaire» tant que les Israéliens et les Palestiniens ne disposent pas de leurs États.
La guerre dans la bande de Gaza, déclenchée après l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, a ravivé les velléités à reconnaître l’État de Palestine. Le chef du gouvernement australien dit avoir reçu des garanties de la part de l’Autorité palestinienne qu’aucune place ne sera donnée aux terroristes dans tout futur État palestinien.
Les pressions internationales s’accentuent sur le gouvernement israélien pour trouver une issue au conflit, qui a conduit à une grave crise humanitaire dans l’enclave palestinienne assiégée, où vivent quelque 2,4 millions de personnes. Les violences en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, se sont par ailleurs intensifiées depuis le début de la guerre à Gaza. Selon Anthony Albanese, le gouvernement israélien continue de défier «le droit international et de refuser une aide suffisante» aux Palestiniens de Gaza.
Élan international
Fin juillet, le président français Emmanuel Macron a annoncé son intention de reconnaître l’État de Palestine à l’occasion de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre, en espérant créer une dynamique collective en ce sens. Une décision qui «récompense la terreur», avait alors jugé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, en référence à l’attaque du 7 Octobre. Les États-Unis, premier soutien d’Israël, ont pour leur part «fermement» rejeté une mesure «imprudente». Quelques jours plus tard, le Canada avait lui aussi fait part de son intention en faveur d’un État de Palestine.
Le Royaume-Uni a aussi annoncé qu’il le reconnaîtrait, sauf si Israël prenait une série d’engagements, dont celui d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Au total, les trois quarts des États membres de l’ONU reconnaissent l’État de Palestine, proclamé par la direction palestinienne en exil à la fin des années 1980. Cet acte diplomatique a été réalisé par une dizaine de pays depuis le début de la guerre à Gaza.
Fin juillet, l’Australie et 14 autres pays occidentaux, parmi lesquels la France et la Canada, avaient «invité» la communauté internationale à reconnaître un État de Palestine. Lundi, la Nouvelle-Zélande, voisine de l’Australie, a dit qu’elle réfléchirait d’ici septembre à reconnaître un État de Palestine.
Mentionnant «la catastrophe humanitaire» en cours à Gaza, Winston Peters, le chef de la diplomatie néozélandaise, a déclaré : «nous avons l’intention d’évaluer la question et d’agir en vertu des principes, des valeurs et des intérêts nationaux de la Nouvelle-Zélande». Le ministre a indiqué qu’une décision serait annoncée à l’ONU en septembre.
Un conflit déséquilibré
Quelques heures avant la déclaration à la presse d’Anthony Albanese, Benjamin Netanyahu avait critiqué un élan international «honteux» et «décevant» qui n’allait «pas apporter la paix», mais «la guerre». Lundi, l’ambassadeur d’Israël en Australie a critiqué la décision de Canberra.
«L’Australie renforce la position du Hamas (…) tout en affaiblissant la cause de ceux qui travaillent à mettre fin à la violence et obtenir une paix véritable et durable», a écrit Amir Maimon sur ses réseaux sociaux.
L’attaque perpétrée par le Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné, côté israélien, la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles.
Les représailles israéliennes à Gaza ont déjà fait 61.430 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU. Une grave crise sévit depuis des mois dans ce territoire palestinien occupé, où Israël verrouille l’entrée de l’aide humanitaire.
S.N. avec agences / Les Inspirations ÉCO