Edito. Nouvel équilibre

Depuis la crise du Covid, le paysage médiatique marocain a été bouleversé. Ce qui était encore marginal il y a quelques années est devenu la norme. La presse papier, déjà fragilisée, a vu ses difficultés s’accentuer : moins de publicité, des ventes en baisse, et un lectorat qui se détourne de plus en plus des formats traditionnels.
En parallèle, les médias digitaux ont gagné du terrain. Le public cherche désormais l’information là où il passe le plus clair de son temps : sur son téléphone. Et ce n’est plus seulement sur Facebook – dont l’impact diminue – que ça se joue.
LinkedIn, par exemple, devient un canal important pour suivre l’actualité, surtout dans les milieux économiques et professionnels. Quant à Instagram, YouTube ou TikTok, ils captent une attention massive, en particulier grâce aux contenus vidéo.
Au Maroc, la vidéo rencontre un engouement fort. Plus directe, plus facile à consommer, elle s’impose peu à peu comme le format préféré. Les tendances sont claires : les audiences recherchent des contenus courts, visuels, accessibles, sur des plateformes qu’ils utilisent déjà au quotidien. Mais cette transition soulève aussi des défis.
Car avec la circulation rapide de l’information viennent aussi les risques : approximation, désinformation, manque de contexte. Les médias ont donc un rôle crucial à jouer pour faire face à ces dérives. Ils doivent repenser leur manière de travailler, sans perdre leurs fondamentaux. Vérifier, expliquer, contextualiser… tout en adoptant les nouveaux codes. Il ne s’agit plus de rester spectateurs de cette évolution, mais d’y prendre part activement.
En testant, en s’adaptant, en innovant. Pour les médias marocains, l’enjeu est là : trouver un nouvel équilibre entre exigence journalistique et formats actuels. C’est à cette condition qu’ils continueront à compter dans le quotidien de leurs lecteurs.
Hicham Bennani / Les Inspirations ÉCO