Merci l’Arabie !
Le Maroc n’organisera finalement pas la Coupe du monde 2026. Il garde la tête haute puisqu’il a résisté à la puissance du géant américain et a entretenu le suspens jusqu’au bout. Cependant, les leçons de cette candidature sont telles qu’il faudrait les décrypter une par une.
Primo, la Fifa ne peut plus se targuer d’être une organisation apolitique. Toute la stratégie du dossier américain reposait sur les pressions et menaces politiques sans que la Fifa ne trouve à y redire! Secundo, Infantino a tout fait pour mettre les chances du côté américain et renvoyer l’ascenseur à l’Oncle Sam qui l’a propulsé à la tête de la plus haute instance du football mondial. Tertio, la volte-face de plusieurs pays africains menés, comme on devait s’y attendre, par l’Afrique du Sud. Et last but not least, la position honteuse de l’Arabie saoudite.
Le royaume des Al Saoud a non seulement préféré tourner le dos à un pays «frère» mais a fait toute une campagne pour le dossier américain, entraînant dans son sillage une douzaine de pays, dont des pays arabes. Et vive le panarabisme! Désormais, il y aura un avant et un après-13 juin 2018 sur la carte politique arabe. Et pour cause, ce qui s’est passé dépasse le simple formalisme diplomatique des gouvernements des pays, le football impactant le subconscient des masses. Personne ne sera en mesure de faire oublier aux Marocains ce revirement historique assimilé à de la «hogra», qui les a touchés dans leur dignité. Enfin, le Maroc est reconnaissant à tous les pays qui lui ont fait confiance, mention spéciale au grand ami qu’est la France. Et ce n’est que partie remise.