Edito. Mistral AI, vous connaissez ?
Chez nous, les noms qui circulent lorsqu’on parle d’intelligence artificielle sont plutôt ceux d’OpenAI, de Google ou de Microsoft. Pourtant, en Europe, une startup née à Paris en 2023 s’est déjà imposée comme un nouvel acteur incontournable : Mistral AI. En à peine un an, elle s’est hissée au rang de licorne valorisée à près de 12 milliards d’euros, et ses fondateurs sont devenus les premiers milliardaires français de l’intelligence artificielle. Leur produit phare ? Un chatbot nommé Le Chat, pensé comme une alternative française à ChatGPT, symbole d’une volonté européenne de ne pas rester spectatrice dans la course mondiale à l’IA.
Derrière cette aventure, se trouvent trois trentenaires au parcours scientifique brillant : Arthur Mensch (33 ans), Timothée Lacroix (34 ans) et Guillaume Lample (34 ans). Ensemble, ils détiennent encore au moins 8% de leur entreprise, ce qui fait aujourd’hui leur fortune. Soyons francs, peu d’acteurs économiques ou académiques connaissent réellement Mistral AI au Maroc.
Et pourtant, son cofondateur, Arthur Mensch, est actuellement dans le Royaume. Une visite qui interpelle : s’agit-il d’un simple séjour personnel ou des prémices d’un ancrage africain ? La deuxième hypothèse semble la plus probable. Si Mistral choisissait demain de tendre la main vers le continent africain, et pourquoi pas vers le Maroc, ce serait plus qu’un symbole.
Ce serait une façon de dire que la révolution de l’IA ne se joue pas seulement entre la Californie, Pékin et Paris, mais qu’elle peut aussi inclure Casablanca. Rappelons que Mistral emploie déjà environ 350 personnes et dispose de bureaux à Londres, Singapour et aux États-Unis. Ce n’est donc plus une simple startup, mais un acteur structuré qui se projette clairement à l’international.
Hicham Bennani / Les Inspirations ÉCO
