Maroc

Rénovation énergétique et thermique des logements sociaux : une ONG lance la réflexion sur les mécanismes de financement possibles

Face aux vagues de chaleur de plus en plus meurtrières, l’ONG Geres lance une étude sur les mécanismes de financement adaptés aux ménages à faibles revenus. Objectif : rendre accessibles des rénovations énergétiques sobres et efficaces dans des villes pilotes comme Tata et Béni-Mellal, et bâtir un modèle national de résilience climatique.

Face aux vagues de chaleur de plus en plus intenses, le Maroc s’apprête à explorer de nouveaux mécanismes financiers pour aider les ménages vulnérables à rénover leur habitat. L’ONG internationale Geres, active depuis les années 1980 dans la transition énergétique au Maroc, a lancé un appel à expertise pour une étude portant sur les financements accessibles à ces populations, dans le cadre de son projet FRESH.

Déployé jusqu’en février 2027, ce projet vise à promouvoir l’efficacité énergétique dans les logements en climat chaud, avec deux zones pilotes : Tata (région Souss-Massa) et Béni-Mellal (région Béni-Mellal-Khénifra). Trois axes guident l’initiative : la réalisation de rénovations pilotes dans des logements urbains existants, la montée en compétences des professionnels du bâtiment et la sensibilisation des acteurs territoriaux à la sobriété énergétique.

Des enjeux considérables
Selon les projections climatiques, le Maroc pourrait connaître jusqu’à 60 jours de canicule par an d’ici 2050. Lors d’un épisode récent à Béni-Mellal, 21 décès ont été enregistrés en 24 heures, soulignant la vulnérabilité des habitants, souvent logés dans des bâtiments mal isolés.

L’étude cherchera à identifier les solutions financières permettant de soutenir des travaux tels que l’isolation, le remplacement des fenêtres, l’installation de protections solaires ou l’achat d’équipements de refroidissement sobres en énergie. Les populations ciblées, à faibles revenus et souvent exclues des circuits bancaires classiques, financent aujourd’hui leurs rénovations par l’épargne, la solidarité familiale ou, à défaut, par la construction incrémentale. Plusieurs pistes seront explorées : partenariats avec des institutions de microfinance pour développer un «microcrédit vert», mise en place de prêts bonifiés, dispositifs basés sur l’épargne préalable ou encore subventions publiques.

Le Geres envisage aussi la création d’un Fonds de facilitation, pouvant jouer un rôle de garantie, de prise en charge partielle des intérêts ou de cofinancement direct des travaux. La mission, confiée au consultant ou bureau d’études retenu, durera 14 semaines à partir d’octobre 2025. Elle comprendra une revue de littérature, une enquête de terrain auprès des ménages de Tata et Béni-Mellal, et la conception de scénarios de financement adaptés.

Les conclusions permettront d’alimenter le déploiement du projet FRESH, qui prévoit déjà une phase pilote de rénovation auprès de dix ménages, afin d’établir une base de coûts réels et de besoins financiers concrets. Les offres doivent être transmises par voie électronique au plus tard le 15 octobre 2025.

Pour le Geres, l’enjeu est clair : bâtir un cadre de financement réaliste et inclusif, capable de protéger les foyers marocains vulnérables contre les effets de la chaleur extrême.

S.N. / Les Inspirations ÉCO



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