Maroc

Moyen-Atlas : Ifrane en éclaireur de la montagne durable

Les 21 et 22 novembre, Ifrane célèbrera la Journée internationale de la montagne 2025, anticipant l’appel des Nations Unies pour faire de la préservation des écosystèmes montagnards un enjeu planétaire. À travers conférences, actions de terrain et initiatives locales, le Moyen-Atlas entend démontrer qu’écologie et développement peuvent avancer main dans la main.

La ville d’Ifrane, perchée au cœur du Moyen-Atlas, se prépare à accueillir l’un des rendez-vous environnementaux majeurs de l’automne. En choisissant d’organiser les célébrations de la Journée internationale de la Montagne (JIM 2025) dès la fin novembre (21 et 22) , le Réseau africain pour le développement durable (RADD) et la province d’Ifrane ont voulu donner le ton : celui de l’action avant la date, du concret avant le symbole. Créée par les Nations Unies en 2003, cette journée célébrée le 11 décembre vise à sensibiliser à l’importance vitale des zones de montagne, aujourd’hui en première ligne face au changement climatique.

Un territoire modèle au cœur du Moyen-Atlas
«Le plus important pour nous, c’est le message et l’engagement pour les montagnes et leurs populations, bien plus que la date en elle-même», confie Salima Hammoujite, présidente du RADD. Pour cette militante du développement durable, le choix d’Ifrane ne doit rien au hasard.

Entre forêts de cèdres millénaires, sources abondantes et écosystèmes uniques, la région incarne une forme d’équilibre fragile entre l’homme et la nature. Mais cet équilibre se fissure : raréfaction de l’eau, perte de biodiversité, dégradation des sols.

Autant de signaux d’alarme que la JIM 2025 entend replacer au cœur du débat public. Au-delà des constats, l’enjeu est d’inventer un modèle de développement local où la croissance économique se conjugue avec la préservation des ressources, et où les femmes et les jeunes des zones rurales deviennent les premiers acteurs de ce renouveau écologique.

La science et le terrain, deux leviers d’un même engagement
Le programme imaginé par le RADD mêle rigueur scientifique et ancrage territorial. Une première journée de colloque donnera la parole à des chercheurs et experts de l’écologie montagnarde, de la cryosphère et des stratégies d’adaptation au changement climatique.

Ces échanges, nourris de données concrètes et de propositions de terrain, doivent contribuer à bâtir une vision à long terme pour les montagnes marocaines. Mais la réflexion ne s’arrêtera pas aux salles de conférence. Dès le lendemain, Ifrane vibrera au rythme d’une série d’actions symboliques : course solidaire pour la préservation des glaciers, randonnées guidées dans le Moyen-Atlas, parcours VTT à travers la forêt de cèdres et activités équestres dans les zones montagnardes.

À cela s’ajouteront des expositions de produits du terroir, des démonstrations de savoir-faire traditionnel et des ateliers pédagogiques destinés à sensibiliser le grand public, en particulier les jeunes, à la fragilité des écosystèmes de montagne.

L’année des glaciers, un appel à la conscience mondiale
Cette édition 2025 s’inscrit dans une dynamique internationale plus large : l’Année de la préservation des glaciers, proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies. Derrière cette bannière, un constat alarmant : les glaciers, qui concentrent près de 70 % de l’eau douce mondiale, fondent à un rythme sans précédent.

Leur disparition menace non seulement l’équilibre climatique, mais aussi la sécurité hydrique et alimentaire des populations montagnardes les plus vulnérables. En plaçant cette thématique au centre de ses célébrations, Ifrane affirme sa volonté d’être plus qu’un simple hôte : un acteur engagé d’un mouvement global pour la résilience écologique.

La ville, souvent qualifiée de «laboratoire du développement durable», confirme ainsi sa vocation de modèle pour les territoires de montagne, au Maroc comme ailleurs en Afrique.

Entre tradition et avenir, un souffle d’espoir vert
Dans un Moyen-Atlas en quête d’un nouveau souffle, la Journée internationale de la Montagne prend à Ifrane une résonance particulière. Elle rappelle que la protection des montagnes ne relève pas seulement des politiques publiques, mais d’un pacte collectif entre citoyens, institutions et nature. En célébrant cette union entre savoir, action et mémoire, la perle verte du Maroc continue d’écrire, à sa manière, une page exemplaire du développement durable en altitude.

Sami Nemli avec agence / Les Inspirations ÉCO



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