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Edito. Valeur sûre

Dans la valse des investissements directs étrangers, rares sont les secteurs qui gardent le cap quelle que soit la conjoncture. L’immobilier en fait partie. Depuis quinze ans, il capte en moyenne huit milliards de dirhams d’IDE par an, plaçant la pierre au deuxième rang des secteurs les plus attractifs pour les capitaux étrangers, juste derrière l’industrie automobile. L’année 2023 en est une nouvelle illustration.

Selon l’Office des changes, 53% des flux nets d’IDE ont été absorbés par les activités immobilières, loin devant le transport et l’entreposage (18,3%) ou encore les banques et assurances (13,4%). Marrakech joue toujours son rôle de vitrine, attirant personnalités étrangères et investisseurs séduits par son prestige et par les perspectives offertes dans l’hôtellerie et les résidences secondaires. En termes de stock, l’industrie garde la tête avec 165 milliards de dirhams d’IDE. Mais l’immobilier, avec 132 milliards, pèse désormais le double du tourisme (63,5 milliards) et des télécoms (62,6 milliards).

Ce résultat reflète une solidité paradoxale : alors que certains promoteurs sont restés englués dans leurs stocks d’invendus, l’immobilier continue d’attirer un flux régulier et soutenu de capitaux. Cette dynamique doit beaucoup aux organismes de placement collectif immobilier (OPCI). Conçus pour drainer l’épargne vers la pierre, ils ont été massivement utilisés par banques et assureurs grâce à un régime fiscal généreux.

Le gouvernement a fini par réviser ces avantages : l’abattement de 60% sur les dividendes distribués est désormais limité à 40%, à condition que l’OPCI ouvre 40% de son capital au public. Les revenus distribués aux personnes physiques ont aussi été requalifiés en revenus fonciers, tout en conservant le même abattement.

Le message est limpide : l’immobilier marocain ne connaît pas de passage à vide. Ni les crises économiques, ni les ajustements fiscaux n’ont réussi à entamer sa capacité d’attraction. Pour les investisseurs étrangers, la pierre demeure un actif refuge, un socle solide où placer leurs capitaux.

Hicham Bennani / Les Inspirations ÉCO



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