Opinions

Edito. Réalité de marché

À scruter les rapports de Moody’s, S&P ou encore Fitch, on en oublierait presque que ce sont les investisseurs, bien plus que les agences, qui dictent la vérité des marchés.

Pour le Maroc, l’émission en mars dernier des Eurobonds a largement confirmé cet état de fait. Trois fois sursouscrite, à des taux parmi les plus compétitifs d’Afrique, cette émission a clairement démontré que, pour les marchés, le Royaume a déjà franchi le cap symbolique de l’investment grade.

Les agences, de leur côté, continuent de maintenir le Maroc dans la fourchette BB+/Ba1. Elles reconnaissent sa stabilité économique et financière sans pour autant valider l’«upgrade». Or, sur tous les critères – discipline budgétaire, résilience macroéconomique, stabilité institutionnelle – le pays coche les cases.

Quand le Cameroun ou le Kenya émettent à des taux de plus de 10%, le Maroc obtient du 4,85% sur dix ans, preuve que la perception de son risque souverain est bien plus favorable que ne le suggère une note «spéculative».

Pragmatiques, les marchés ont déjà intégré la crédibilité financière marocaine. Les agences, elles, semblent prisonnières d’une grille de lecture qui pénalise la singularité du cas marocain en Afrique. En somme, l’investment grade n’est plus qu’une évidence différée.

Certes, des réformes restent à mener sur le champ de la maîtrise de la dette, de l’accélération fiscale, de la productivité, mais il n’en demeure pas moins que la trajectoire est bien tracée. Dans les faits, le Maroc bénéficie déjà de l’aura et des avantages de la catégorie supérieure.

Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO



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