Edito. Connecter pour l’équité

À Casablanca comme dans les confins du Haut Atlas, l’ambition est la même : faire du numérique un levier de transformation du quotidien. Et pour cela, la réduction de la fracture numérique s’impose comme un enjeu stratégique national.
Couverture 4G de plus de 10.600 zones rurales, objectif fixé à 1.800 nouvelles localités d’ici 2026, baisse des tarifs de la fibre grâce au partage d’infrastructures entre opérateurs, soutien à l’Internet satellitaire pour les foyers les plus isolés…, le chantier du programme Maroc Digital 2030 est colossal. Mais ces avancées techniques ne sont pas de simples prouesses d’efficacité. Elles trouvent un écho profond dans le dernier discours royal devant le Parlement, où le Roi Mohammed VI a rappelé cette vérité fondamentale : le développement local est le véritable miroir du progrès.
Le numérique ne peut plus être considéré comme une stratégie sectorielle isolée. Il doit irriguer toutes les politiques publiques. Il doit être un outil de justice territoriale, un instrument concret de réduction des inégalités, un vecteur d’accès équitable aux services, et une passerelle vers ce Maroc émergent que nous construisons.
Zones rurales, oasiennes, montagneuses : aucune région ne doit rester en marge. Elles doivent bénéficier de la même connectivité — dans tous les sens du terme — que les centres urbains. Il ne suffit pas de «connecter» le Maroc. Il faut unir, équilibrer, harmoniser.
L’essor du numérique est ainsi un chantier d’équité autant que d’innovation. Il interpelle notre conception de la citoyenneté, redéfinit notre rapport à l’inclusion et bouscule les modes traditionnels de l’action publique. C’est dans cette synergie entre ambition technologique et exigence sociale que le Maroc trace, avec clarté et cohérence, sa trajectoire vers l’émergence.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO