Edito. Rien ne sert de courir…
Les startups, ces entreprises d’un nouveau genre au Maroc ! Le concept est sexy, et il plaît. On les célèbre, on les classe, on les finance. Et des performances sont annoncées : levées record, engouement des investisseurs étrangers, Casablanca qui grimpe dans les classements mondiaux.
Le tableau est presque euphorique. Et pourtant, l’écosystème peine encore à se structurer, à s’ancrer localement. Car derrière ces pépites devenues célèbres, combien de projets avortés ? Combien d’idées bridées par moult contraintes ? Si Casablanca tire son épingle du jeu, la cadence est loin d’être la même dans d’autres villes du Royaume. On annonce des signatures de contrats, on célèbre des levées de fonds, mais quid de la viabilité économique ? De la capacité à créer de l’emploi durable ? À s’implanter et se développer réellement sur le territoire ? Pourtant, ce qui aurait pu être le principal frein, en l’occurrence la créativité, ne manque nullement sous nos latitudes. À l’inverse, l’innovation technologique avance souvent plus vite que le contexte dans lequel elle évolue. Du chemin a été parcouru, certes, mais en matière de tech, il ne suffit pas de courir. Il faut anticiper ! Les balises posées pour cet écosystème doivent être claires et solides, mais surtout, adaptées à nos réalités.
L’émulation doit devenir nationale, car ces structures agiles et à fort potentiel ont beaucoup à offrir à la croissance de nos régions. Et surtout, la sphère technologique doit évoluer selon un modèle qui ne se contente pas de suivre les tendances mondiales, mais qui serve aussi les priorités nationales. Car au-delà du storytelling, des pitchs et des success stories, construire un véritable écosystème exige une condition bien plus essentielle : des fondations bétonnées.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO
