Édito. Fragilité inquiétante
Alors que les balises de la réforme de la santé sont en train d’être posées une à une et que nous visons une montée en gamme généralisée de ce secteur clé, la pénurie actuelle de médicaments met en lumière une inquiétante fragilité. D’abord, car il est inquiétant de construire une voie pérenne vers une souveraineté nationale et de gérer, en parallèle, des rebondissements tels que celui de l’absence, depuis plus de trois mois, de certains médicaments.
Ce phénomène met l’accent, une fois de plus, sur la fragilité systémique du secteur, laquelle touche à la régulation et à l’approvisionnement. Loi de finances ou pas et contraintes fiscales ou pas…, ce qui intéresse le citoyen, c’est qu’au final, le médicament est indisponible.
D’aucuns plaideront en faveur du générique comme étant une solution efficace, fiable, moins coûteuse et, surtout, disponible. Mais les lois du marché pharmaceutique sont, semble-t-il, «impénétrables», et la sensibilisation autour de cette catégorie de produits semble avoir besoin de plus de résonnance pour convaincre.
En somme, plusieurs contraintes et de nombreuses défaillances qui viennent s’imbriquer pour amplifier le besoin en solutions pérennes. Révision des politiques d’achat, coup de boost à la production locale, diversification des sources d’approvisionnement…, les pistes sont connues. Mais, plus que tout, ce que nous devons retenir, c’est qu’après la résolution de cette crise, prévue d’ici la fin du mois, il est essentiel d’en corriger les raisons afin d’éviter des récidives.
Meryem Allam / Les Inspirations ÉCO