Maroc

Transparence climatique : le Maroc prépare un cadre juridique pour renforcer ses engagements

Le Maroc engage une étape stratégique dans sa politique climatique avec la préparation d’un cadre juridique dédié à la transparence. Portée par le projet CBIT, cette démarche vise à aligner le Royaume sur les standards de l’Accord de Paris, tout en dotant ses institutions d’outils robustes de suivi, de reporting et de vérification.

À l’heure où le réchauffement planétaire impose des transformations profondes aux économies et aux sociétés, la transparence dans l’action climatique devient un levier incontournable. Pour les pays, il ne s’agit plus seulement de définir des objectifs ambitieux, mais aussi de prouver, chiffres à l’appui, les progrès réalisés. Le Maroc, qui a ratifié l’Accord de Paris et s’est engagé dans des contributions déterminées au niveau national (CDN) ambitieuses, franchit une nouvelle étape en initiant l’élaboration d’un cadre juridique dédié à la transparence climatique.

Le projet CBIT comme catalyseur
C’est dans ce contexte que s’inscrit le projet CBIT (Capacity Building Initiative for Transparency). Porté par le Département du développement durable au sein du ministère de la Transition énergétique et du développement durable, il a pour mission de doter le Maroc des outils nécessaires à une transparence accrue. Concrètement, le projet vise à développer un cadre intégré de suivi et de planification des CDN, tout en renforçant les capacités institutionnelles et techniques, aussi bien au niveau national que territorial.

Deux composantes structurent cette initiative. La première concerne la gouvernance, avec la mise en place d’une architecture de pilotage claire pour accompagner le système national de mesure, reporting et vérification (MRV).

La seconde porte sur le renforcement des capacités techniques, à travers la mise en place d’un système MRV en ligne et la consolidation des inventaires des émissions de GES, du suivi des actions d’atténuation et d’adaptation, ainsi que des mécanismes de financement et de transfert de technologies.

Une démarche progressive et inclusive
L’élaboration du futur cadre juridique suivra une démarche méthodologique structurée. Elle commencera par une analyse approfondie du dispositif législatif et institutionnel existant, afin d’en évaluer la cohérence avec les exigences internationales et d’identifier les forces et les lacunes. Cette étape sera suivie d’un benchmark des meilleures pratiques internationales, en s’inspirant des expériences réussies dans d’autres pays ayant déjà mis en place des systèmes avancés de transparence climatique.

À partir de ces analyses, un projet de cadre juridique sera proposé. Il comprendra non seulement les textes législatifs et réglementaires nécessaires, mais aussi les mécanismes institutionnels et procéduraux qui permettront une mise en œuvre effective. L’ensemble sera accompagné de recommandations pour une application progressive, tenant compte des capacités techniques et financières du pays.

Cette démarche se veut également inclusive. Des ateliers de consultation seront organisés pour associer l’ensemble des parties prenantes, à savoir administrations, agences publiques, collectivités, secteur privé et société civile. Ces consultations garantiront que le futur cadre soit à la fois opérationnel et largement accepté, en reflétant la diversité des acteurs impliqués dans la transition climatique.

La consultation s’étalera sur une période de trois mois, entre septembre et novembre 2025. Les livrables attendus vont d’un rapport d’analyse de l’existant à une proposition de cadre juridique complet. Ce calendrier resserré reflète l’urgence de doter le Maroc d’un dispositif clair et robuste, à l’heure où la pression internationale s’accroît sur les pays en développement pour démontrer la réalité de leurs engagements climatiques.

Un pas de plus dans la trajectoire verte du Maroc
En renforçant sa transparence climatique, en plus d’honorer ses engagements internationaux, le Maroc consolide sa position de leader régional en matière d’action climatique, et se donne les moyens de bâtir une économie plus résiliente et durable.

La mise en place de ce cadre juridique contribuera à améliorer la gouvernance environnementale, à renforcer la confiance des partenaires et à ouvrir de nouvelles opportunités de financement pour accompagner la transition énergétique du Royaume.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO



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