Arbitrages

La chèvre de la paix sociale ou le chou de la coopération économique ? Lequel de ces deux enjeux privilégier et quels arbitrages opérer ? À l’équation de la cherté des prix, le gouvernement a choisi de bloquer les exportations de certaines denrées pour faire revenir les prix à des niveaux «raisonnables».

Mais, justement, cette décision, plusieurs professionnels n’y voient rien de raisonnable puisqu’ils en sont à craindre la perte de leurs marchés, au nom de la sécurisation de l’approvisionnement du marché national. Transporteurs et exportateurs fulminent, estimant que le gouvernement devrait laisser la production exportable en dehors de la donne, et qu’on ne brise pas une chaîne pour en réparer une autre.

Or, quelles autres pistes s’offraient alors à l’Exécutif ?  Le mois sacré du Ramadan, période de pic de la consommation, approche à grands pas et, à moins de rassurer les citoyens sur la disponibilité, en quantités suffisantes, des denrées alimentaires sur le marché, la situation aurait vite fait de s’amplifier. Il est donc bien clair que quiconque aurait à trancher la question, préfèrerait assumer la colère de deux ou trois secteurs, plutôt qu’une grogne populaire généralisée. Mais, au final, n’est-ce pas oublier que si la compétitivité du produit national est touchée, et ses parts de marché également, les répercussions seront aussi sociales ? Il faut savoir…

Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO