Edito. Tempête à l’horizon ?

Il souffle un vent mauvais sur les marchés financiers internationaux. Lundi 7 avril 2025, les bourses mondiales vacillaient : Tokyo chute de 8%, Hong Kong plonge de 12%, et les places européennes comme Paris ou Francfort dévissent de plus de 5%.
En cause, les mesures tarifaires annoncées par l’administration Trump, visant la Chine mais touchant indirectement l’économie mondiale. Les représailles n’ont pas tardé, et, avec elles, un mouvement de panique. Victimes collatérales, les économies émergentes n’échapperont certainement pas aux contrecoups de ce nouveau choc extérieur.
Le Maroc inclus ! Les impacts potentiels sont déjà identifiés, mais quel est le degré de risque pour que le pays soit entraîné dans la tempête ? Ou des digues peuvent-elles encore être érigées pour limiter la casse ? La question mérite d’être posée. Car si le danger se profile à l’horizon, il reste encore possible de faire virer le gouvernail. Plusieurs mesures «tampon» existent.
Diversifier les marchés cibles, booster l’investissement local, adopter une posture prudente sur la monnaie, améliorer la compétitivité, la philosophie économique identifie plusieurs leviers pouvant amortir le choc. Mais sommes-nous déjà sur la bonne voie ? Si les stratégies de la Banque centrale et du ministère des Finances sont bien orientées dans le sens de la résilience marocaine, il n’en demeure pas moins que ces efforts devront être renforcés dans les mois à venir pour prévenir un effet boule de neige économique.
Surtout, il faut garder la tête froide ! Il est également important de rassurer les exportateurs et les investisseurs sur la solidité des fondamentaux de l’économie nationale. La houle est ressentie, certes, mais, avec un cap clair, les récifs dangereux peuvent toujours être contournés.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO