Zone euro : l’activité repart, portée par les services

En juillet, l’activité économique du secteur privé dans la zone euro a enregistré sa plus forte progression depuis près d’un an, selon l’indice PMI Flash de S&P Global. Avec un score de 51, la dynamique est tirée par les services, tandis que l’industrie reste hésitante, plombée notamment par la situation en France.
L’indice PMI Flash, baromètre avancé de la conjoncture économique, a atteint 51 en juillet contre 50,6 en juin, marquant ainsi sa plus forte hausse depuis onze mois. Ce résultat confirme une dynamique de reprise, puisque c’est le septième mois consécutif que l’indicateur se situe au-dessus du seuil de 50, synonyme d’expansion. Cette amélioration est principalement attribuée à la vigueur du secteur des services.
Pour Cyrus de la Rubia, chef économiste à la Hamburg commercial bank (HCOB), «l’activité de services a retrouvé un niveau de croissance inédit depuis janvier», tandis que la production industrielle reste «à un rythme marginal». Cette dissociation sectorielle est em- blématique de la reprise actuelle : si les services montrent des signes de résilience, l’industrie continue de composer avec des incertitudes structurelles.
SERVICES : UN MOTEUR RETROUVÉ
Le regain de vigueur observé dans les services s’explique par une reprise de la demande intérieure, portée notamment par les activités liées au tourisme, à la restauration et aux services aux entreprises. Pour la première fois depuis quatre mois, ce secteur dépasse l’industrie en matière de croissance mensuelle.
L’indice PMI des services a bondi à son plus haut niveau depuis le début de l’année, reflet d’un regain de confiance des entreprises.
Selon les analystes de S&P Global, cette tendance pourrait se maintenir dans les prochaines semaines, à condition que l’inflation reste contenue et que les incertitudes géopolitiques ne viennent pas altérer la trajectoire de reprise.
INDUSTRIE : L’ALLEMAGNE AVANCE, LA FRANCE PIÉTINE
Du côté manufacturier, le tableau est plus contrasté. Si la récession industrielle semble toucher à sa fin, le redressement reste fragile. L’activité a légère- ment ralenti en juillet, plombée par la faiblesse persistante du tissu industriel français.
«L’Allemagne, ainsi que la plupart des pays de la zone euro, contribuent à maintenir une dynamique positive. La France, en revanche, continue de peser sur la performance globale», observe de la Rubia.
L’indicateur PMI du secteur manufacturier reste proche du seuil de stagnation, et son amélioration est conditionnée à une reprise française encore incertaine. La crise poli- tique actuelle dans l’Hexagone (marquée par des tensions institutionnelles et une instabilité gouvernementale) nuit à la visibilité des entreprises et freine les investissements. Cela explique en partie la divergence crois- sante entre les deux locomotives de la zone euro.
UNE REPRISE INÉGALE MAIS PORTEUSE D’ESPOIR
Globalement, les perspectives s’améliorent pour l’économie de la zone euro. La hausse du PMI suggère un retour progressif de la croissance au second semestre, même si des disparités notables subsistent entre États membres.
Selon les projections de la HCOB, l’Allemagne devrait enregistrer une faible croissance en juillet, tandis que la France s’orienterait vers une légère contraction. Les analystes appellent toutefois à la prudence.
«Une reprise plus vigoureuse reste conditionnée à une stabilisation politique en France et à un rebond plus affirmé de l’industrie», conclut le communiqué. En attendant, la bonne tenue des services constitue une base solide pour envisager une sortie de l’atonie économique prolongée qui a marqué la zone euro depuis 2023.
J.G. avec agences / Les Inspirations ÉCO