Édito. Des dissonances qui coûtent cher
Initialement conçue pour être un impôt neutre et équitable, la Taxe sur la valeur ajoutée fait bien des vagues au Maroc. Plus loin que sa portée fiscale, sa mise en pratique pose une série de défis tant pour les pouvoirs publics que pour le secteur privé, et ce, depuis bien longtemps. En somme, si c’est un véritable casse-tête pour les opérateurs économiques, c’est également un impôt dont les dissonances font perdre bien des opportunités à l’économie, comme le démontre cette étude fraîchement réalisée par les économistes Naima Aba et Ayoub Bourass.
Exonérations multiples, différenciation et gestion du remboursement, notamment, mettent en lumière des lacunes qui alimentent un climat généralisé d’anxiété dans le secteur privé, jusqu’à rendre la fraude une option «tentante», nous rappellent ces chercheurs. Un diagnostic qui, s’il n’est pas nouveau, reste néanmoins désolant et rappelle à tout le moins l’urgence de boucler la réforme du système, loin des débats théoriques.
Le topo dressé apporte de la friture sur la ligne des ambitions nationales visant à libérer le potentiel économique et à offrir un climat des affaires attrayant pour les investisseurs et les porteurs de projets.
La situation doit donc être redressée très vite, car seul un système de TVA véritablement neutre et bien géré permettra de garantir des recettes stables pour l’État et de créer un environnement propice à la croissance et à la prospérité pour l’ensemble des acteurs économiques.
Meryem Allam / Les Inspirations ÉCO