Austérité bien ordonnée…
Parmi les grandes équations posées en cette période où les jeux de force et de critiques politiques sur le projet de loi de Finances 2021 battent leur plein, figure l’indubitable et inévitable question de la gestion raisonnée des deniers publics. Les incertitudes imposées par le contexte épidémiologique rendent plus que jamais impératif que le gouvernement se serre la ceinture pour lever la pression sur les caisses de l’État.
Une mobilisation sérieuse dans ce sens permettrait, sans aucun doute, de dégager du cash pouvant être redéployé dans d’autres compartiments budgétaires où l’alerte est déjà rouge. Abstraction faite du débat sur leur teneur ou leur pertinence, les mesures, jusqu’ici prises dans le but de limiter l’impact de l’épidémie sur l’économie nationale, ne sauraient être qu’un premier palier dans une démarche de riposte plus virulente contre la Covid-19. De là à établir un satisfecit sur la base de cette première fournée d’actions et se complaire dans la posture d’un gouvernement qui a géré la situation comme il se devait, ce serait déraisonnable. Tous les pays en sont aujourd’hui conscients : le plus dur reste à venir et la chaîne de dominos n’a pas encore fini de s’écrouler. Permettons-nous donc de jouer un peu sur les mots et admettons enfin qu’«austérité bien ordonnée commence par soi-même». Covid-19 oblige, l’ambition d’alléger les dépenses de fonctionnement n’est plus un choix ou une concession. Parmi les objectifs affichés par l’Exécutif dans sa mouture du budget prévisionnel pour l’année prochaine figure la rationalisation des dépenses de fonctionnement de l’administration.
Le corpus du projet de loi de Finances quantifie l’impact attendu de cette démarche, prévoyant que cette austérité permettra de contenir le déficit budgétaire à 6,5% du PIB en 2021, contre 7,5% une année auparavant. Sacrifice, dites-vous ?
Meriem Allam / Les Inspirations Éco