Un combat de tous
Les sujets que nous avons traités récemment, comme les gabegies autour du plan d’urgence de l’enseignement ou encore les problématiques liées aux médicaments, ont suscité des réactions tantôt positives tantôt revendiquant des précisions. C’est de bon augure car il faut faire sauter les verrous et libérer la parole. La corruption est un phénomène mondial. Nous le constatons dans les pays développés avec l’exemple des affaires actuelles aux USA et en France, dans les pays émergents, comme le Brésil et l’Afrique du Sud et dans les pays en développement ou à régimes autoritaires. Le Maroc n’a donc aucun complexe à s’attaquer la tête haute à ce fléau. Fort d’une Constitution qui bannit l’impunité par l’instauration du principe de reddition de comptes, le gouvernement gagnerait à être à l’écoute de la société civile et des médias pour faire front commun contre la corruption. Un front auquel il faudrait impérativement associer la justice, aujourd’hui indépendante et donc investie d’une lourde responsabilité.
Le chef de gouvernement, Saâdeddine El Othmani, accorde un intérêt particulier au sujet. Il a recruté, pour ce faire, de hautes compétences marocaines qui s’attellent à mettre en place un dispositif dissuasif. Tout cela est beau mais si cette dynamique n’est pas accompagnée par une reddition effective des comptes et des sanctions sévères à l’encontre des corrompus, toutes les démarches entreprises resteront une simple littérature. Sans détour, la balle est dans le camp du pouvoir exécutif et de l’appareil judiciaire. À charge pour eux d’associer l’opinion publique à ce combat et faire démonter cette défiance ambiante.