Éco-Business

Transport : le HCP adopte le suivi en temps réel du secteur

Le transport demeure un baromètre privilégié de l’économie nationale. Pour mieux anticiper ses fluctuations, le HCP déploie une méthode innovante de suivi en temps réel, combinant statistiques classiques et données numériques. Cette approche, couvrant aérien, logistique, mobilité urbaine et tourisme, permet de détecter rapidement les variations d’activité et de mesurer avec précision l’évolution de la valeur ajoutée du secteur. Cette nouvelle méthode consolide la fonction du transport comme indicateur avancé de la conjoncture.

Le transport reste l’un des baromètres les plus fidèles de la conjoncture nationale. Avec une contribution estimée à 4,2% du PIB, il traduit, mieux que tout autre, l’état réel de l’économie : quand les flux bougent, c’est que l’activité redémarre. Sensible aux variations du coût de l’énergie et aux mouvements de la demande intérieure, le secteur continue d’incarner la réactivité de l’appareil productif marocain.

Les dernières analyses de l’Institut national d’analyse de la conjoncture du Haut-commissariat au plan (INAC-HCP) apportent un éclairage nouveau sur cette dynamique. Pour la première fois, le suivi du secteur s’appuie sur une méthode de prévision instantanée, dite nowcasting, combinant des outils statistiques classiques à des données issues du numérique. Une approche inédite qui permet de mesurer, quasiment en temps réel, l’évolution de la valeur ajoutée du transport.

Dans cette nouvelle architecture d’observation, huit thématiques ont été retenues : transport aérien, logistique, taxis, bus, tramways, hébergements, tourisme et mobilité urbaine. Le traitement croisé de ces données, via une analyse en composantes principales (ACP), débouche sur un indicateur global qui restitue avec plus de finesse les tendances du moment. Les modèles utilisés — notamment RegARIMA — couplés aux tendances de recherche sur Google, améliorent la précision des estimations : l’erreur moyenne de prévision recule de plus de 10%.

L’intérêt de cette démarche ne tient pas seulement à la performance technique. Elle traduit une volonté de mieux anticiper les cycles du transport, souvent en avance sur le reste de l’économie. Un recul de la mobilité, une baisse des recherches liées aux déplacements ou à la billetterie, et la conjoncture s’en ressent presque aussitôt.

À l’inverse, un regain d’activité sur ces indicateurs annonce généralement une reprise réelle des échanges et de la consommation. Le contexte actuel reste d’ailleurs favorable. La détente du taux directeur à 2,25% et la baisse du coût de l’énergie redonnent de l’air aux transporteurs, tandis que la demande intérieure se redresse progressivement.

Sur le terrain, les signaux sont clairs : trafic aérien en hausse, relance des projets ferroviaires, activité logistique soutenue. Le Maroc consolide ainsi sa place de plateforme régionale de mobilité et de transit. Mais au-delà des infrastructures, c’est la lecture économique du transport qui change.

L’intégration de la donnée numérique dans les modèles de prévision ouvre la voie à une veille économique en temps réel, capable de détecter les premiers frémissements du marché. Cette transformation, à la fois méthodologique et stratégique, reflète ainsi la mutation silencieuse d’un secteur désormais indicateur avancé de la santé économique nationale.

Abdelhafid Marzak / Les Inspirations ÉCO



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