Lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée : le système VMS étendu à la branche artisanale

Face aux défis persistants de la pêche illicite et à la nécessité de mieux encadrer la flotte artisanale, le secrétariat d’État chargé de la Pêche maritime prévoit l’extension du système de surveillance VMS à près de 17.000 barques artisanales. Cette initiative vise à renforcer la traçabilité, la durabilité et le contrôle des activités de pêche artisanale sur l’ensemble du littoral national.
Le Maroc renforce son arsenal de lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) en étendant le système de surveillance VMS (Vessel monitoring system) à l’ensemble de sa flotte de pêche artisanale.
Cette initiative, portée par le secrétariat d’État chargé de la pêche maritime (SECPM), permettra de suivre en temps réel les déplacements de près de 17.000 barques artisanales actives sur les côtes du Royaume. En effet, les barques artisanales, souvent construites en bois ou en polyester, sans pont ni alimentation électrique continue, échappaient jusqu’ici à la surveillance électronique.
Bien qu’elles représentent une part importante des captures nationales, leur nature rendait leur contrôle en mer particulièrement complexe. Le projet vise à combler ce vide en intégrant ces unités dans le système national de surveillance maritime.
Un dispositif robuste et adapté
Chaque barque sera équipée d’un boîtier VMS étanche (norme IP67/IP68), inviolable et alimenté par énergie solaire, capable de transmettre automatiquement sa position via GSM ou satellite, selon la zone de pêche. Ce système sera couplé au dispositif RFID déjà installé sur les embarcations, garantissant ainsi une traçabilité fiable entre l’identité de la barque et ses données de localisation.
Le boîtier disposera d’une autonomie de cinq jours, d’une capacité de stockage locale en cas de perte de signal, et d’un système de cryptage empêchant toute tentative de fraude. Par ailleurs, une application web dédiée, «VMS-barques-PA», sera déployée dans les Délégations des pêches maritimes (DPM) pour permettre une gestion autonome de la flotte artisanale à l’échelle régionale.
Le Centre national de surveillance des navires de pêche (CNSNP) y aura également accès pour un suivi centralisé. Pour accompagner ce déploiement, 30 postes informatiques seront mis à disposition des DPM et du CNSNP, avec le matériel nécessaire à l’analyse des données. Le data center national sera renforcé par deux appliances dédiées au stockage sécurisé, au traitement des données et à la résilience du système.
Sécurité, fiabilité et accompagnement
Le fournisseur retenu devra non seulement livrer et installer les équipements, mais également assurer la formation du personnel et la maintenance des dispositifs, tout en garantissant un accès sécurisé aux données. Un plan complet de gestion des risques, accompagné d’indicateurs de suivi, devra être présenté pour anticiper les éventuels problèmes techniques, juridiques ou sociaux.
De plus, des solutions de sauvegarde automatique des données seront mises en place, et la confidentialité des informations collectées devra être strictement respectée. Le prestataire devra également fournir les manuels utilisateurs pour assurer une prise en main optimale de la solution, tant à bord qu’à terre.
S.N. / Les Inspirations ÉCO