La corruption, ce monstre invisible
Transparency International vient de publier son Indice de perception de la corruption. Le Maroc avance lentement mais sûrement. Son rating de 43/100 le classe 73e sur 180 pays. Est-ce un bon score pour notre pays ? Certainement pas. Cependant, l’analyse de ce classement nous impose de rappeler le chemin parcouru par le Maroc ces dernières années. Notre notation était de 37/100 en 2016, 40/100 en 2017 et 43/100 en 2018. Le classement est passé du 84e au 73e rang sur la même période. Aujourd’hui, le Maroc est ex-æquo avec la Tunisie, qui nous devançait de loin. Il est clair que cela est dû à tout le travail accompli, et cela n’est qu’un début. Cela requiert de la patience, une stratégie sur la durée et une ferme volonté politique de terrasser cet invisible monstre.
Maintenant, si on tend le micro aux citoyens marocains, ils diront en majorité -sinon a l’unanimité- que rien n’est fait pour lutter contre ce fléau. Il ne faut pas leur en vouloir. Si un travail de fond est en cours, son écho ne dépasse guère les bureaux des responsables et de quelques initiés au mieux. La corruption est l’affaire de tous, nous ne cessons de le ressasser; c’est pourquoi la sensibilisation doit répondre à un programme continu qui dépasse les formules de campagne.
À ce titre, on se demande à quoi servent les médias publics si rien n’est fait pour remédier à ce phénomène qui touche toutes les couches sociales, tous les citoyens. Ces équipes rattachées à la primature et aux différents ministères ne feront pas long feu, malgré toute leur bonne volonté, si la vulgarisation n’est pas de mise. La SNRT doit jouer son rôle de service public pour lequel elle perçoit de conséquentes subventions provenant de l’argent des contribuables. En attendant, nous osons espérer atteindre la moyenne cette année 2019, voire la dépasser.
Et c’est jouable.