Programme Cleantech Maroc : vers la structuration des startups et TPE vertes

En lançant une étude approfondie sur l’écosystème de l’entrepreneuriat vert, dans le cadre du programme Cleantech Maroc, le ministère de la Transition énergétique entend identifier les forces, combler les lacunes et créer des passerelles entre acteurs publics, privés, académiques et financiers, afin de soutenir l’émergence d’entreprises innovantes au service de l’économie durable.

Le Maroc franchit une nouvelle étape dans sa transition vers une économie verte avec le lancement d’une étude stratégique dédiée à l’écosystème entrepreneurial vert. Portée par le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable, avec l’appui du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), cette initiative s’inscrit dans le cadre du Programme national Cleantech Maroc, déclinaison locale du Global Cleantech Innovation Program.

Depuis sa première phase, ce programme a soutenu plus de 200 entrepreneurs et financé 37 startups vertes, en organisant cinq compétitions visant à identifier et accompagner les solutions innovantes dans des domaines clés comme la valorisation des déchets, l’utilisation rationnelle de l’eau, l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables et les bâtiments verts. La deuxième phase, engagée en 2023, renforce cette dynamique en intégrant une dimension régionale avec quatre hubs locaux pour la pré-accélération.

Actualiser et dynamiser l’écosystème
L’étude à réaliser vise à mettre à jour la cartographie des acteurs publics, privés et associatifs qui composent l’écosystème entrepreneurial vert. Elle doit recenser les structures d’accompagnement, les dispositifs de financement, les mesures d’appui et les nouvelles initiatives, qu’elles soient issues d’organismes nationaux ou d’acteurs internationaux.

Au-delà de l’inventaire, l’objectif est d’analyser les évolutions récentes, d’identifier les défis persistants et de mettre en lumière les opportunités offertes par le contexte national et international. L’accent est mis sur les leviers à activer pour favoriser l’émergence et le développement d’entreprises innovantes à faible impact environnemental.

L’étude devra également développer un noyau de partenaires clés, réunissant institutions publiques, acteurs privés, milieux académiques et financiers, afin de créer des synergies durables et efficaces.

Un périmètre d’analyse étendu
Le travail attendu couvre plusieurs dimensions stratégiques. Sur le plan institutionnel et juridique, il s’agit d’examiner les politiques publiques, les lois et les mécanismes d’incitation qui soutiennent l’entrepreneuriat vert. La cartographie des acteurs devra recenser les structures de financement, d’incubation, d’accompagnement et de mise en réseau.

L’étude doit également analyser la coordination entre acteurs et la diffusion des bonnes pratiques, identifier les modèles économiques innovants et recenser les opportunités émergentes. Un benchmark international, portant sur deux ou trois bonnes pratiques, servira à enrichir les recommandations, avec des propositions concrètes pour renforcer le développement des entreprises vertes au Maroc.

Des livrables structurants pour l’action
Trois livrables sont prévus. Un rapport d’analyse initial avec présentation des constats et recommandations; un rapport de synthèse sur le renforcement du noyau de partenaires, accompagné d’une présentation et d’un compte rendu d’atelier; et enfin un rapport final actualisé. Ces documents serviront de base pour orienter les actions futures et renforcer la structuration de l’écosystème.

Un enjeu stratégique pour l’économie verte
En actualisant la connaissance de l’écosystème, en renforçant la coordination entre ses acteurs et en identifiant les leviers prioritaires, cette étude constitue un instrument stratégique. Elle doit permettre au Programme Cleantech Maroc de consolider son rôle de catalyseur pour les entrepreneurs verts et d’aligner les efforts nationaux sur les meilleures pratiques internationales, afin de soutenir la transition vers une économie durable, inclusive et innovante.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO