Éco-Business

Fonds Mohammed VI pour l’investissement : la CAN et le Mondial 2030 comme locomotives

Le Fonds Mohammed VI pour l’investissement est impliqué dans le financement et le soutien à la modernisation du parc hôtelier, et ce, en prévision de la CAN 2025 et du Mondial 2030. Une intervention assumée dans ces événements majeurs, alors que le Fonds se doit de poursuivre sa restructuration, en 2026, avec la transformation de son profil comptable et financier.

«Les projections 2026-2028 prévoient une transformation du profil comptable et financier du Fonds Mohammed VI pour l’investissement (FM6I), portée par la montée en régime des investissements». Dans la note de présentation du Projet de loi de finances 2026, ce sont les nouveautés qui sont annoncées pour le Fonds à partir de l’année prochaine. Et cette transformation passe par trois points listés dans cette note.

Tout d’abord, il est question d’une «croissance soutenue des immobilisations financières, au fur et à mesure de la mise en œuvre des engagements». Ce qui veut dire que le Fonds va continuer d’accélérer le rythme de ses interventions.

Une hausse d’activité qui va entrainer, dans son fonctionnement normal, la deuxième transformation, à savoir «l’augmentation des charges de suivi et de gestion, liée au monitoring des participations». C’est-à-dire qu’il faudrait certainement un renforcement de ses capacités d’intervention et de gestion pour suivre de plus près l’évolution de ses engagements et de ses interventions.

Le troisième point soulevé dans le PLF est «le maintien d’un modèle à forts impacts financiers, avec un recours important aux revenus de placements, en phase transitoire jusqu’aux décaissements complets». In fine, le FM6I devrait confirmer son statut d’acteur de soutien au financement des projets d’investissements dans plusieurs secteurs.

CAN et Mondial
D’ailleurs, en parlant de ses interventions, le gouvernement se félicite que le Fonds Mohammed VI pour l’investissement ait «enregistré, depuis son opérationnalisation, des avancées notables». Et sa capacité à répondre et à intervenir pour réussir l’organisation d’événements dans le court terme est un exemple salué.

En effet, le Fonds a lancé l’initiative «Cap Hospitality», dans la perspective des grands événements sportifs que le Maroc accueillera à court et moyen terme, en l’occurrence la CAN 2025 et la Coupe du monde 2030.

Ce mécanisme de financement et de soutien vise à moderniser et à mettre à niveau les Établissements d’hébergement touristique classés (EHTC) qui n’ont pas été rénovés depuis plus de cinq ans, avec un objectif de 25.000 chambres et un investissement global estimé à 4 MMDH. Une initiative qui en rejoint d’autres déjà lancées et qui se matérialise en cette année 2025, par des actions concrètes. C’est le cas du Fonds sectoriel et thématique.

Private equity
Selon la note de présentation du PLF 2026, ce Fonds a permis, en 2025, un premier appel à manifestation d’intérêt et la sélection de 14 sociétés de gestion, dont neuf sociétés marocaines et cinq internationales. Plusieurs secteurs sont ainsi couverts, allant de l’industrie à l’agriculture, en passant par l’agro-industrie, le tourisme, le transport et la logistique.

«Ces sociétés ont mobilisé près de 14,5 MMDH de capitaux en plus des 4,5 MMDH apportés par le Fonds, soit une enveloppe globale de 19 milliards», lit-on sur la note gouvernementale. Tout ceci a permis de contribuer «à l’émergence d’un écosystème national de gestion de private equity et au rayonnement du Maroc comme hub régional», poursuit la note du PLF 2026.

Au-delà du Fonds dédié aux startups, le mécanisme «CapAccess», en partenariat avec «Tamwilcom» et 11 banques, offre aux PME et aux Entreprises de taille intermédiaire (ETI) marocaines, une source de financement complémentaire, non dilutive, permettant de débloquer des crédits bancaires. Ce produit a octroyé, à fin 2024, 368 MDH de crédits subordonnés, générant 2,35 MMDH d’investissements et près de 1.900 emplois.

Les énergies et l’accès à l’eau, des défis stratégiques

Le Fonds Mohammed VI pour l’investissement participe dans le capital de la société Énergie électrique de Tahaddart (EET), qui exploite une centrale électrique à gaz naturel de 400 MW. Cette opération, réalisée en partenariat avec l’ONEE, «Siemens» et «Endesa», vise à prolonger la durée de vie de la centrale et à développer de nouvelles capacités de production, et ce, en vue de consolider l’indépendance énergétique du Royaume.

«Le closing de cette opération est en cours de finalisation», indique la note de présentation du PLF 2026. Par ailleurs, le Fonds a pris une participation, en mai dernier, dans un consortium Morocco-Émirati, (en partenariat avec l’ONEE) portant sur un méga programme d’investissements de près de 130 MMDH à l’horizon 2030.

L’objectif est de renforcer la sécurité hydrique et l’indépendance énergétique, de développer des infrastructures majeures (stations de dessalement de l’eau de mer, autoroutes de l’eau, centrales à cycle combiné, lignes électriques HVDC de haute tension, énergies renouvelables). Ces engagements permettront de créer quelque 25.000 emplois dont plus de 10.000 postes stables.

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO



Mesures fiscales : ce qui attend les entreprises


Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp Suivez les dernières actualités de LESECO.ma sur Google Actualités

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters




Bouton retour en haut de la page