Edito. Plus que la compétitivité, la solidarité
Le constat est aussi récurrent qu’inquiétant : en 2024, un petit peloton de régions continue de concentrer la majeure partie de la richesse nationale, creusant un écart de plus en plus inquiétant avec les territoires qui peinent à décoller économiquement.
Alors que les prémices de la régionalisation avancée ont permis d’amorcer la réflexion sur la compétitivité des régions, l’enjeu véritable dépasse largement cet aspect. Les chiffres révélés par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) sur les comptes régionaux mettent en lumière une réalité préoccupante.
L’écart des régions leaders, telles que Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra, et Tanger-Tétouan-Al Hoceima, avec les autres parties du pays, s’élargit.
Ces trois régions, à elles seules, ont produit près de 58% du PIB national en 2022, tandis que d’autres, comme Béni Mellal-Khénifra et Fès-Meknès, affichent des signes inquiétants de régression, avec une croissance négative. Plus que des statistiques, ces chiffres sont le reflet d’un développement à deux vitesses.
La solution réside dans l’adaptation régionale du Nouveau modèle de développement. Il ne s’agit pas uniquement de stimuler la compétitivité des régions déjà bien établies, mais de concevoir une stratégie où la solidarité interrégionale est le moteur principal, dans une logique de complémentarité et de répartition équitable des ressources.
Pour cela, l’accent doit être mis sur l’attraction des investissements dans les régions moins développées, mais aussi sur la valorisation des compétences locales. Chaque région possède des atouts uniques qui, s’ils sont bien exploités, peuvent devenir des moteurs puissants d’une croissance harmonieuse et durable.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO