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Édito. Boulfaf

Comme un air de déjà-vu. Chaque année, c’est la même chose… ou presque ! Car Aïd Al-Adha n’incarne pas simplement la fête du sacrifice du mouton. C’est aussi un «sacrifice financier» pour les familles marocaines. Un chiffre pour illustrer cet état de fait : la consommation de viande rouge lors de l’Aïd équivaut à 41% de la consommation globale de toute l’année !

Aussi, le sacrifice de l’Aïd Al-Adha représente près de 30% de la dépense globale des ménages dédiée annuellement à la consommation de viande. Et ce sont surtout les moins aisés qui sont concernés. Alors que dans le même temps, en 2024, le prix du mouton n’est pas en baisse, loin s’en faut.

Il coûtera de 1.500 à… 7.000 dirhams ! Et au Maroc, contrairement à d’autres pays arabes, tout le monde veut impérativement avoir son mouton. De par sa symbolique, les Marocains y tiennent mordicus.

L’année dernière, 87,5% des ménages ont accompli le rituel du sacrifice, 94% d’entre eux provenant du milieu rural, contre 84% du milieu urbain. Ceux qui ont choisi de ne pas le faire sont globalement soit très nantis, soit extrêmement pauvres.

La semaine en cours est cruciale puisque 49% des ménages se procurent les bêtes destinées au sacrifice trois à sept jours avant la fête, alors que 24% les acquièrent un ou deux jours avant et 27% plus d’une semaine à l’avance. C’est donc loin d’être une période de vaches maigres pour les transporteurs qui se frottent les mains…

Le transport de mouton dans les avenues, les bêlements habituels avant la fête, les déchets issus de l’abattage dans les rues des villes… tout cela va se reproduire et vous mangerez bientôt du boulfaf. Comme un air de déjà-vu.

Hicham Bennani / Les Inspirations ÉCO


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