Sahara : Podemos attaque le gouvernement espagnol pour ses positions pro-marocaines

Le ministre espagnol des Affaires étrangères a subi les attaques de Podemos pour avoir exprimé son désaccord avec l’organisation d’une table ronde sur le Sahara défavorable aux intérêts du royaume.
Le rapprochement entre Rabat et Madrid déplaît au parti d’extrême gauche Podemos. La formation politique présidée par Pablo Iglesias a reproché au ministre des Affaires étrangères de «s’aligner sur la thèse du Maroc» dans l’affaire du Sahara. Le motif de cette virulente attaque est le positionnement du ministère des Affaires étrangères contre l’organisation, en novembre dernier, d’une table ronde sur le dossier du Sahara marocain. La rencontre en question donnait la parole à des représentants des séparatistes ainsi qu’à des intervenants algériens, entre autres participants.
Avant d’autoriser ce débat qui allait avoir lieu dans l’une des salles du congrès des députés, le bureau du Parlement a sollicité l’avis du département des Affaires étrangères afin de savoir si cette rencontre est susceptible de porter préjudice aux relations diplomatiques avec le Maroc. À ce sujet, le ministre espagnol des Affaires étrangères et de la coopération, Josef Borrell a souligné, via un courrier électronique, qu’il est «déconseillé» d’organiser ledit débat sous la coupole espagnole. Le ministre a estimé que le timing de cette rencontre était inopportun vu que les deux parties, marocaine et le Front Polisario, allaient se réunir à Genève en décembre. Le député de Podemos Sergio Pascual a estimé que le ministre des Affaires étrangères a dépassé ces prérogatives en émettant une opinion dans cette affaire. Pour le parlementaire de Podemos, cet avis de la part de ce département relevant de l’organe exécutif est une «violation du principe de séparation des pouvoirs».
Podemos a accusé la diplomatie espagnole de fouler aux pieds l’article 71 de la Constitution espagnole qui permet aux députés d’aborder les sujets défavorables au gouvernement a ajouté le député d’extrême gauche. Réfutant ces accusations, le ministre a indiqué que la décision d’empêcher l’organisation de cette rencontre au congrès des députés était dictée par le bureau du Parlement, le seul habilité à prendre une décision concernant l’organisation du fonctionnement interne de l’assemblée espagnole. Pour Borrell, son département ne s’est pas positionné dans cette affaire et n’a fait que répondre à une requête des services judiciaires du congrès des députés espagnols, lesquels étaient préoccupés par les conséquences de cet acte sur les relations bilatérales entre le Maroc et l’Espagne.