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Proche-Orient : à Gaza, le “pire scénario de famine”

Un organisme international soutenu par l’ONU a averti mardi que le «pire scénario de famine est en cours à Gaza», où le ministère de la Santé relevant du Hamas a annoncé que le bilan de près de 22 mois de guerre avec Israël avait dépassé les 60.000 morts.

À la faveur d’une pause partielle dans les bombardements annoncée par Israël, de nouvelles aides humanitaires ont été acheminées à Gaza mais elles sont à ce stade jugées insuffisantes par les agences internationales. Malgré cette pause, des sources hospitalières ont fait état de 30 morts dont 12 enfants dans des raids israéliens nocturnes sur le camp de Nousseirat dans le centre du territoire dévasté et assiégé par Israël.

«Nous n’avons pas entendu le bruit du missile et soudain, la maison s’est effondrée. Les corps volaient et les gens criaient», raconte Oum Saleh Badr au milieu des destructions à Nousseirat. «Nous ne voulons pas d’aides, nous voulons être en paix. Je ne veux pas être la mère, la soeur ou l’épouse d’un martyr.»

À l’hôpital al-Awda situé dans le secteur, la même scène quotidienne dans le territoire palestinien se répète avec des Palestiniens pleurant la mort de leurs proches près de corps enveloppés dans des couvertures ou des sacs en plastique, alignés au sol. La prière des morts est ensuite récitée. La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

En riposte, Israël a lancé une offensive destructrice dans ce territoire de 365 km2, où s’entassent plus de deux millions de Palestiniens. Le «pire scénario de famine est en cours à Gaza» en raison de la guerre, des déplacements massifs de populations et des restrictions à l’aide humanitaire, a indiqué un rapport IPC (Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire).

Du jamais vu au cours de ce siècle
«Plus de 20.000 enfants ont été traités contre la malnutrition aiguë entre avril et mi-juillet» ajoute l’IPC. Les hôpitaux ont signalé au moins 16 décès d’enfants de moins de cinq ans depuis le 17 juillet, souligne ce rapport, fruit du travail d’ONG, institutions régionales et agences de l’ONU spécialisées. Pour le Programme alimentaire mondial (PAM), la catastrophe humanitaire à Gaza rappelle les famines en Éthiopie et au Biafra au Nigeria, au siècle dernier.

«Cela ne ressemble à rien de ce que nous avons vu au cours de ce siècle». Prenant le contre-pied des affirmations du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président américain Donald Trump a lui-même affirmé lundi qu’il y avait des signes d’une «vraie famine» à Gaza.

Selon l’IPC, les largages aériens de vivres autorisés à partir de dimanche par Israël et menés par plusieurs pays «ne seront pas suffisants pour inverser la catastrophe humanitaire». Entretemps, les autorités israéliennes ont annoncé que l’aide transportée par plus de 200 camions avait été distribuée lundi par l’ONU et des agences humanitaires à Gaza.

Environ 260 autres camions d’aide ont été autorisés à entrer dans le territoire palestinien, ainsi que quatre camions-citernes de l’ONU transportant du carburant, selon elles. L’ONU a dit qu’il fallait chaque jour au moins 500 à 600 camions de nourriture, de médicaments et de produits d’hygiène pour subvenir aux besoins immenses de la population. Le patron de l’ONU, Antonio Guterres, s’est félicité «de l’allègement des restrictions (…) mais cela est loin d’être la solution pour mettre fin au cauchemar».

Israël campe sur ses positions
À Gaza, «le bilan de l’agression israélienne s’élève à 60.034 martyrs» depuis le début de la guerre, a indiqué le ministère de la Santé relevant du Hamas qui est au pouvoir à Gaza depuis 2007. Début mars, Israël avait totalement interdit l’entrée des aides à Gaza, avant d’autoriser fin mai l’acheminement de quantités très limitées.

Mais face à une forte pression internationale, Israël a annoncé dimanche une «pause tactique» quotidienne dans les hostilités, «de 10H00 à 20H00 (7H00 à 17H00 GMT)» dans certains secteurs de Gaza, à des fins humanitaires. Il n’a pas précisé sa durée.

Netanyahu a néanmoins réaffirmé dimanche qu’il n’y a «pas de politique de famine à Gaza» et qu’il n’y a «pas de famine à Gaza». Mardi, son ministre des Affaires étrangères Gideon Saar a rejeté les pressions internationales en faveur d’un cessez-le-feu. Si Israël cessait la guerre alors que le Hamas est toujours au pouvoir à Gaza et détient toujours des otages, ce serait une «tragédie. Cela n’arrivera pas», a-t-il affirmé.

S.N. avec agences / Les Inspirations ÉCO



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