Crédit du Maroc : une stratégie de croissance bien orchestrée

Crédit du Maroc signe un premier semestre 2025 solide, marqué par une croissance organique soutenue, une diversification accélérée de ses métiers et un pilotage rigoureux des risques. Entre performance commerciale, transformation digitale et élargissement de son périmètre stratégique, la banque trace une trajectoire ambitieuse qui consolide son positionnement dans le paysage bancaire.
Porté par une dynamique commerciale robuste et des avancées structurantes, Crédit du Maroc confirme au premier semestre 2025 sa trajectoire de transformation engagée depuis sa sortie du giron de Crédit Agricole S.A. En s’appuyant sur une croissance maîtrisée de ses activités, un modèle d’affaires renforcé et des projets structurants, la banque franchit une nouvelle étape dans la consolidation de son positionnement sur le marché.
Croissance soutenue des crédits et des dépôts
À fin juin, les encours de crédits de Crédit du Maroc atteignent 59,9 milliards de dirhams (MMDH), en hausse de 9,3% sur un an. Cette progression, supérieure à celle du secteur, reflète le regain d’activité auprès des entreprises, principales bénéficiaires de cette croissance (+11,4%), avec une forte dynamique sur le crédit-bail (+54,6%), le crédit à l’équipement (+22,2%) et les financements immobiliers (+19,9%).
Côté particuliers, les crédits à la consommation progressent de 9,8%, et les crédits à l’habitat affichent une hausse plus modérée de 2,7%, illustrant une orientation mesurée dans un environnement encore marqué par des taux d’intérêt élevés.
En parallèle, le total bilan enregistre une croissance de 5,9%, pour s’établir à 58 MMDH. Les ressources à vue progressent de 5,8%, tandis que les dépôts à terme bondissent de 22,1%, témoignant d’une gestion active des conditions de rémunération de l’épargne et d’un climat de confiance parmi les déposants.
Renforcement des fondamentaux financiers
La performance commerciale s’est traduite par une croissance du produit net bancaire consolidé de 10,5%, à 1,77 MMDH. Cette progression repose sur une amélioration homogène des principales composantes, la marge nette d’intérêt (+10,2%), la marge sur commissions (+4,6%), et un résultat des opérations de marché en forte hausse (+20,1%), soutenu par la bonne tenue des activités de CDM Capital Bourse. Conséquence directe, le résultat brut d’exploitation bondit de 17,2% à 965 MDH, grâce à une gestion rigoureuse des charges et à un coefficient d’exploitation ramené à 46%.
Cette efficience accrue constitue un levier stratégique essentiel dans le contexte d’une pression continue sur les marges d’intermédiation. La maîtrise des risques reste un pilier du modèle. Le coût du risque s’est stabilisé à 130 MDH pour un taux de créances douteuses ramené à 6,6% (contre 7,5% un an plus tôt), avec un taux de couverture des créances en souffrance porté à 87,8%.
En dépit d’un environnement macroéconomique encore incertain, cette trajectoire témoigne d’un dispositif de pilotage des risques affiné et résilient. Au final, le résultat net part du groupe s’établit à 445 MDH, en progression de 13,9%, portant le rendement des fonds propres à un niveau en ligne avec les standards de place. Le ratio de solvabilité, à 13,66%, reste nettement supérieur au minimum réglementaire, garantissant à la banque les moyens de soutenir sa croissance.
Accélération de la diversification stratégique
Crédit du Maroc poursuit sa transformation vers un modèle universel intégré en misant sur la diversification de ses métiers et la montée en puissance de ses filiales. La création de CDM Pay, établissement de paiement récemment agréé par Bank Al-Maghrib, s’inscrit dans une stratégie claire de digitalisation des services bancaires à destination des commerçants, TPE et professions libérales.
Cette initiative s’aligne sur les objectifs nationaux de promotion de l’inclusion financière et du paiement électronique. Autre jalon stratégique, l’entrée dans le capital de Nema Capital à hauteur de 50%, en partenariat avec Ynexis Group.
Cette opération, en attente des autorisations réglementaires, permettra à Crédit du Maroc d’investir le segment des organismes de placement collectif immobilier (OPCI), marquant ainsi une avancée significative dans les métiers de la gestion d’actifs alternatifs. La contribution croissante des filiales au PNB (132 MDH, +25,9% sur un an) illustre d’ores et déjà la pertinence de cette stratégie de développement multi-métiers, qui confère à la banque une meilleure diversification de ses sources de revenus.
Maîtrise des risques et gouvernance modernisée
Le dispositif de gestion des risques montre une rigueur renforcée en matière de suivi du crédit, de gestion du risque de marché et de pilotage du risque de liquidité. Crédit du Maroc a mis en place une gouvernance robuste, structurée autour d’un Conseil de surveillance et d’un Directoire, avec des comités spécialisés jouant un rôle actif dans le contrôle des risques et la stratégie.
Le pilotage actif de l’ALM (gestion actif-passif) permet une surveillance étroite des écarts de taux et de liquidité. La banque affiche une solidité de ses fonds propres et une structure de bilan équilibrée, offrant une marge de manœuvre importante pour faire face à d’éventuelles turbulences de marché.
Une banque en mouvement dans un secteur en mutation
Depuis son changement d’actionnariat, Crédit du Maroc inscrit son développement dans une logique d’indépendance stratégique. Le recentrage sur ses marchés cibles, l’amélioration continue de ses performances opérationnelles et le renforcement de son offre digitale forment un triptyque de croissance qui positionne la banque comme un acteur agile dans un secteur bancaire en pleine recomposition.
L’année 2025 apparaît ainsi comme une étape charnière, entre croissance organique solide, diversification progressive et accélération digitale. Crédit du Maroc se donne ainsi les moyens de bâtir une banque plus rentable, plus accessible et résolument tournée vers l’avenir.
Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO