Esthétique des façades à Agadir : nouveau tour de vis des autorités

Lors de sa session extraordinaire de juillet 2025, le Conseil communal d’Agadir a validé des amendements relatifs à trois arrêtés permanents. L’objectif est d’imposer une esthétique urbaine unifiée, via l’harmonisation de la peinture des façades, tout en interdisant les climatiseurs, antennes paraboliques et cheminées apparentes.
À Agadir, les autorités se penchent sur la problématique de l’esthétique du paysage urbain, à l’approche d’évènements d’envergure tels que la CAN 2025 et la Coupe du monde 2030.
Peinture des façades, climatiseurs, antennes paraboliques, cheminées et conduits de ventilation sont autant de casse-têtes à résoudre pour donner à la ville un visage plus séduisant. Un défi urbain d’une grande complexité. Les projets d’amendement des arrêtés permanents relatifs à ces chantiers viennent d’être validés par le Conseil communal. C’était lors de la session extraordinaire de juillet 2025.
Les amendements assortis de sanctions et pénalités
Au-delà de l’harmonisation urbaine et de la réduction de la pollution esthétique, les amendements adoptés sont assortis de sanctions et pénalités pécuniaires pour tout manquement. Toutefois, ces amendements, dont l’application peut s’avérer particulièrement complexe selon la nature des interventions et l’emplacement spécifique, ne seront pas de simples ajustements ponctuels.
Ils découlent en réalité d’un cumul de problématiques et de défis urbains accumulés au fil des années, notamment ceux liés à l’insuffisance ou à l’inadéquation des cahiers des charges urbanistiques et architecturaux précédents, ainsi qu’au manque de contrôle. De ce fait, la pleine application des nouvelles mesures entraînera des coûts de rénovation non négligeables pour se conformer aux exigences.
Dans le détail, l’arrêté permanent n° 381, daté du 12 février 2007, qui vise à unifier la couleur de peinture des façades des bâtiments situés dans le périmètre urbain d’Agadir concerne les bâtiments résidentiels, administratifs, commerciaux et de services. L’objectif principal est d’instaurer une harmonie visuelle à l’échelle de la ville, afin de parer à toute cacophonie des couleurs susceptible de nuire à l’image de marque de la cité.
Des permis spécifiques
S’agissant de la décision permanente n° 373, du 2 décembre 2005, et relative à l’interdiction de l’installation des ventilateurs, climatiseurs et antennes paraboliques sur les façades des bâtiments, en particulier sur les principales rues d’Agadir, l’objectif est de réduire la pollution visuelle et d’assainir l’aspect extérieur des bâtiments. Il est surtout question de maintenir des façades épurées et sans éléments techniques apparents.
Pour les propriétaires, l’adoption de cette décision rend obligatoire le déplacement ou le masquage des unités de climatisation et des antennes paraboliques existantes. Cela impliquera des installations sur les toits, à l’arrière des bâtiments, ou l’utilisation de solutions plus intégrées.
Ces adaptations pourront également générer des coûts supplémentaires et nécessiter l’obtention de permis spécifiques. Quant à l’arrêté permanent n° 397, daté du 20 janvier 2010, il vise à interdire l’installation de cheminées et conduits de ventilation sur les façades des bâtiments dans le périmètre urbain d’Agadir.
Comme les points précédents, il s’agit de préserver l’intégrité architecturale et l’esthétique des façades en éliminant les éléments techniques saillants et inesthétiques. Cette mesure touchera essentiellement les magasins et commerces ainsi que les cafés, restaurants, snacks et autres.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO