Maroc

Hôpital public : le Maroc expérimente une gestion territoriale intégrée

Le premier Conseil d’administration du Groupement sanitaire territorial de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima marque le début d’une réforme concrète du système de santé marocain. Une transformation en profondeur, pilotée depuis le terrain, dans le cadre des orientations royales.

C’est une première nationale qui pourrait faire école. Lundi 28 juillet, le Centre hospitalier universitaire Mohammed VI de Tanger a accueilli le tout premier Conseil d’administration du Groupement sanitaire territorial (GST) de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Présidée par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, cette réunion inaugure un nouveau modèle de gouvernance sanitaire, conçu pour répondre aux orientations royales visant à réformer en profondeur le système de santé, dans le cadre de la généralisation de la protection sociale.

Un cadre unique pour coordonner les soins
Ce nouveau groupement, premier du genre à voir le jour, regroupe l’ensemble des infrastructures sanitaires de la région sous une seule entité. Le but affiché est d’assurer une complémentarité effective entre les centres de soins de santé primaires et les établissements hospitaliers, notamment les CHU, afin de garantir un parcours de soins plus fluide et équitable.

«La création des Groupements sanitaires territoriaux constitue un axe essentiel pour la mise en œuvre de la nouvelle vision du secteur de la santé», a déclaré Aziz Akhannouch au démarrage des travaux.

Cette réunion a permis de valider plusieurs documents structurants, notamment le programme d’action du groupement, son budget pour l’exercice 2025 ainsi que son projet d’organigramme. Ce changement de cap organisationnel s’accompagne d’un engagement clair du gouvernement à moderniser le système. Le Chef de l’exécutif a insisté sur la nécessité de renforcer la gouvernance, de remettre à niveau les infrastructures existantes et de valoriser les ressources humaines.

Une réforme territoriale pensée comme un levier d’équité
Le choix de Tanger-Tétouan-Al Hoceima comme région pilote n’est pas anodin. Il s’appuie sur une réalité sanitaire contrastée à l’échelle du territoire, avec des zones urbaines bien dotées et d’autres, plus enclavées, souffrant encore d’un accès limité aux soins. Pour les porteurs de cette réforme, cette diversité est un levier.

«Ce choix est important, car il permettra de développer un modèle qui sera par la suite généralisé à l’ensemble du territoire national», a expliqué le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tahraoui.

Il souligne que cette première expérience marque le passage de la vision stratégique à l’action concrète. «Elle va permettre d’améliorer considérablement l’offre et la qualité des soins, d’optimiser l’ensemble des ressources disponibles», a-t-il souligné. En intégrant les centres de santé de proximité dans une logique régionale, le nouveau modèle cherche à dépasser la logique en silos qui a longtemps pesé sur l’efficacité du système.

Une transformation en phase avec les attentes
Ce premier Conseil d’administration a été l’occasion de poser les bases d’un dispositif appelé à se déployer progressivement dans les autres régions du Royaume. La démarche se veut évolutive, avec un principe de réajustement permanent fondé sur l’évaluation des résultats obtenus sur le terrain.

«Nous sommes en train d’opérationnaliser la réforme du système de santé et de répondre aux besoins exprimés, dans le cadre de la mise en œuvre des Hautes Orientations de SM le Roi Mohammed VI», a déclaré Amine Tahraoui.

À travers cette réforme, l’ambition est d’installer durablement un système de santé intégré, plus réactif, capable de réduire les inégalités territoriales et de renforcer la confiance des citoyens dans l’hôpital public.

Une gouvernance collective
La réunion du Conseil a rassemblé plusieurs membres du gouvernement et responsables territoriaux, témoignant de l’approche transversale adoptée pour ce chantier. Étaient notamment présents le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, le haut-commissaire au Plan, le wali de la région, le président du Conseil régional, le directeur général du groupement ainsi que l’ensemble des membres du Conseil d’administration.

Le modèle de groupement sanitaire territorial entend incarner une nouvelle manière de penser la santé publique au Maroc, en misant sur la coordination, l’efficacité des moyens et la proximité. Un modèle qui devra désormais faire ses preuves dans les mois à venir, à mesure que les premiers chantiers opérationnels seront engagés.

Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO



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