Mondial U20 : le conte de fées se poursuit pour les Lionceaux

Les Lionceaux de l’Atlas continuent de marquer les esprits au Mondial U20 au Chili. Les finalistes de la dernière CAN U20 sont assurés de terminer en tête de leur groupe après avoir damé le pion à l’Espagne puis au Brésil, deux prétendants au sacre. De là à en faire des favoris pour la suite de la compétition ?
Bien peu auraient misé sur les chances du Maroc de s’extirper d’une poule très relevée dans ce Mondial U20 au Chili, et pourtant… Après deux journées dans le groupe C, ce sont bien les Lionceaux qui mènent la danse avec deux succès en autant de rencontres. Et quels succès ! Tombeurs de l’Espagne (2-0) pour leur entrée en lice, les poulains de Mohamed Ouahbi se sont offert, dans la nuit de mercredi à jeudi, le scalp du Brésil (2-1).
Avec 6 points au compteur, les voici donc assurés de terminer premiers de leur poule après avoir envoyé au tapis deux sérieux prétendants au sacre final, désormais contraints de jouer leur survie dans le tournoi lors de la dernière journée de la phase de groupe du tournoi. Pour le Maroc, la rencontre de samedi face au Mexique ne sera qu’une formalité. La question qui se pose désormais est de savoir comment les finalistes de la dernière CAN U20 vont se projeter pour la suite du Mondial où ils viennent de signer deux exploits retentissants.
Favoris ?
Pour le sélectionneur des U20, il faudra assurément compter avec les Lionceaux désormais dans ce tournoi. «Nous avons toutes les qualités pour aller plus loin dans cette compétition», a ainsi déclaré Mohamed Ouahbi, après la victoire contre le Brésil, «heureux» de la qualification, mais surtout de la prestation globale de ses joueurs, qui ont su «souffrir dans les moments difficiles».
Il faut dire que les Lionceaux ont prouvé qu’ils avaient des arguments solides à faire valoir. Toujours invaincus, ils présentent le meilleur bilan parmi les équipes africaines engagées dans la compétition. Leurs 4 buts inscrits en 2 rencontres les placent sur le podium des meilleures attaques après 2 journées, derrière les États-Unis (9 buts marqués) et l’Argentine (7 buts), ex æquo avec le Japon, et le Mexique.
De plus, avec un seul but encaissé, le Maroc dispose aussi de l’une des meilleures défenses. Il faut souligner qu’à l’écriture de ces lignes, ils comptent dans leurs rangs le meilleur passeur du tournoi, en la personne de Yassine Gessime (3 passes décisives). Buteur et passeur contre l’Espagne en début de semaine, le milieu offensif de Dunkerque a illuminé une nouvelle fois le jeu des Lionceaux en délivrant les deux offrandes sur les buts inscrits contre le Brésil. Même s’il semble trop tôt pour faire des Lionceaux les nouveaux favoris de la compétition, il est indéniable, au vu de ce qu’ils ont démontré sur le terrain depuis le début, que leur statut a changé, et qu’ils compteront inévitablement parmi les outsiders lors de la phase à élimination directe.
Un héritage à prolonger
Il faut rappeler aussi que sur la scène du mondial U20, le Maroc n’en est pas à son coup d’essai. Les Lionceaux, qui en sont à leur troisième participation, avaient signé leur résultat le plus remarquable il y a 20 ans, aux Pays-Bas, en se hissant dans le dernier carré.
À l’époque, la bande à Mohcine Iajour, Abdeslam Benjelloun, et autre Adil Chihi, échouait aux portes de la finale face au Nigéria qui allait s’incliner quelques jours plus tard contre l’Argentine d’un certain Lionel Messi. Battu lors du match de classement par le Brésil (2-1), les Lionceaux avaient terminé à la quatrième place. 20 ans plus tard, la nouvelle génération semble prête à écrire une nouvelle page glorieuse, trois ans après ses ainés de la sélection fanion, qui ont brillé avec leur parcours héroïque au Qatar, encore dans les mémoires.
Si le chemin reste long jusqu’aux sommets, les Lionceaux ont déjà prouvé qu’ils pouvaient rivaliser avec les meilleures nations mondiales. Leur prochain défi sera de confirmer cette dynamique lors des matchs à élimination directe, où la moindre erreur peut s’avérer fatale. Au-delà des résultats, c’est une nouvelle ambition qui se dessine pour le football de jeunes au Maroc : celle de bâtir une génération capable de s’installer durablement dans le haut niveau international.
Darryl Ngomo / Les Inspirations ÉCO