Création d’emplois : le gouvernement presse le pas

Lors de sa deuxième réunion tenue le 29 avril à Rabat, le comité ministériel chargé du pilotage et du suivi de la feuille de route de l’emploi a examiné plusieurs pistes qui faciliteront l’insertion sociale et professionnelle, particulièrement pour les jeunes et les femmes. Détails.
Le gouvernement accélère la mise en œuvre de la feuille de route de l’emploi. Une réunion du comité ministériel chargé du pilotage de ce programme s’est tenue le 29 avril à Rabat, sous la présidence du chef du gouvernement Aziz Akhannouch.
L’objectif était d’assurer un suivi efficient de la mise en œuvre de cette feuille de route et la mise en place des mécanismes de gouvernance et des outils de coordination entre les différents intervenants. L’insertion sociale et professionnelle des jeunes et des femmes a été au cœur des échanges.
Sur ce volet, il est prévu de mettre en place des mécanismes pour renforcer le soutien des catégories les plus vulnérables, notamment les familles en milieu rural, à travers la réduction des pertes d’emplois dans le secteur agricole et des difficultés qui entravent l’accès de la femme au travail. L’encouragement des jeunes à l’entrepreneuriat agricole pour la création de startups agritech pourvoyeuses d’emplois est aussi prévu.
Promouvoir l’accès de la femme au marché de l’emploi
Malgré les nombreuses initiatives en cours de déploiement dans le Royaume, l’accès des femmes à l’emploi reste problématique. Afin de résoudre cette équation, le gouvernement souhaite soulever les écueils, notamment celui relatif à la garde des enfants, en renforçant l’offre en garderies.
La lutte contre la déperdition scolaire, qui concerne chaque année 280.000 élèves, dont 160.000 au collège selon le ministre de l’Education nationale, Mohamed Berrada, a également été évoquée.
Pour réduire ce fléau alarmant et le limiter à 200.00 abandons scolaires en 2026, l’Etat compte renforcer les établissements pionniers, élargir le concept d’école de la deuxième chance, et mettre en œuvre des mesures qui encourageront les élèves à poursuivre leur scolarité ou à accéder à des formations professionnelles.
Créer plus d’un million d’emplois d’ici 2030
Lors de cette réunion, Akhannouch a réitéré «l’attachement du gouvernement à assurer la mobilisation des différents secteurs et la convergence de leurs actions, en vue de garantir l’efficience des mesures gouvernementales contenues dans la feuille de route de l’emploi, mettant l’accent sur l’importance de la mise en place d’un système de bonne gouvernance garantissant la coordination des interventions de l’ensemble des départements concernés», indique le département du chef du gouvernement.
C’est la deuxième rencontre du comité ministériel, après la diffusion de la circulaire relative à la feuille de route. Budgétisé à environ 15 milliards de dirhams (MMDH) dans le cadre de la Loi de finances 2025, ce programme ambitionne de créer 1,45 million de nouveaux emplois et de ramener le taux de chômage à 9% d’ici 2030, dans l’hypothèse d’un retour des précipitations à leur niveau normal.
En détail, cette enveloppe sera répartie comme suit : 12 MMDH pour stimuler l’investissement, 1 MMDH pour soutenir le monde rural face aux effets de la sécheresse, et 2 MMDH visant à améliorer l’efficience des programmes de promotion de l’emploi.
Création de 350.000 emplois pérennes d’ici 2026
La feuille de route de l’emploi ambitionne de créer 350.000 emplois pérennes d’ici 2026 à travers trois initiatives. D’abord, accompagner les Très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) en accélérant la mise en œuvre du dispositif spécifique dédié à ces entités, qui prévoit le soutien des projets dont les investissements varient de 1 à 50 millions de dirhams (MDH).
Le déploiement de ce dispositif, dont les détails ont été évoqués par le ministre chargé de l’Investissement, Karim Zidane, le 11 mars dernier lors de son intervention à la CGEM, sera confié aux centres régionaux d’investissement (CRI) et à Maroc PME.
Ensuite, renforcer les programmes Idmaj, Tahfiz et Taehil, à travers la généralisation de l’apprentissage et l’introduction d’une prime à l’emploi spécifique aux très petites entreprises (TPE). Enfin, soutenir le secteur agricole à travers la stabilisation de la superficie emblavée en céréales à plus de 4 millions d’hectares, et favoriser l’emploi agricole.
Elimane Sembène / Les Inspirations ÉCO