Éco-Business

Marché boursier: l’heure est aux arbitrages

Après quelques jours de répit sur le marché financier marocain, le Masi retombe dans ses travers et semble se maintenir dans cette tendance baissière. Il s’est limité à 9.559,86 points au terme de la séance du 2 avril, soit en retrait de 0,69% portant sa contreperformance annuelle à 21,46%. Le volume des échanges se maintient quant à lui à des niveaux faibles. Il faut dire que la place marocaine, à l’instar des marchés financiers internationaux, fait les frais de la crise sanitaire mondiale liée à la pandémie du Covid-19.

Au Maroc, la première phase baissière a fait plonger le Masi à des niveaux historiques. Pris de panique, «les personnes physiques se sont positionnées à la vente pour liquider leurs portefeuilles…Les investisseurs étrangers, sont vendeurs depuis un bon moment sur l’ensemble des marchés financiers internationaux, le marché marocain n’est pas en reste…Les OPCVM ont également été obligé de vendre…Et certains institutionnels ont préféré alléger leur exposition sur le marché», nous explique un professionnel de la place. L’hémorragie n’a pu être «contenue» qu’après l’intervention de l’AMMC qui vise à réduire les seuils de variation quotidienne des cours des instruments financiers.

Aussi, les annonces liées à la chloroquine comme potentiel remède contre le coronavirus, les travaux en cours pour trouver un vaccin, la Chine qui a réussi à endiguer cette pandémie…ont calmé pour quelques temps les craintes de certains investisseurs. Espérant une prochaine sortie de crise, ils ont enfin pu reconsidérer la situation raisonnablement et ont freiné leurs ventes. «Le marché a trouvé un certain équilibre… les investisseurs encore sur le marché actuellement sont des longtermistes», commente un analyste.

Or, la période des publications des résultats annuels a remis les compteurs à plat. Certaines sociétés cotées ont décidé de ne pas distribuer de dividendes compte tenu du contexte actuel. «Pourtant les résultats 2019 ont été satisfaisants», affirme l’analyste. Si certains secteurs sont mal en point, d’autres se distinguent et peuvent attirer bon nombre d’investisseurs en ces moments de crise. «Maroc Telecom se montre assez résiliente», souligne un professionnel de la place. L’opérateur ne devrait pas accuser de ralentissement de son activité puisque dans ce contexte, la digitation reste le seul allié de bon nombre de sociétés et d’administrations et de particuliers tout comme les sociétés technologiques dont l’activité n’est pas à l’arrêt actuellement. Les valeurs de l’agroalimentaires comme Cosumar, Dari Couspate ou encore Lesieur Cristal tirent leurs épingles du jeu. Par contre, la baisse de l’activité économique aura raison des sociétés de financement, des industries, des mines et du secteur BTP. «Ce dernier tourne au ralenti impacté par l’absence d’investissement…Le secteur minier est à labour compte tenu des cours des métaux à l’international. Ils ont atteint leurs plus bas historique sur les 5 dernières années. Il faut s’attendre à des résultats déficitaires en 2020», remarque un analyste. Quant aux banques, leur évaluations reste mitigées. «Certes, elles ont corrigé et elles ont le soutien de Bank Al-Maghrib mais la crainte de hausse des créances en souffrance plane…Il faut s’attendre à la hausse du coût du risque», soutient-il.

Les banques ont en effet un appui inconditionnel de BAM mais opèrent actuellement dans un terrain de hausse de contentialité, induisant une baisse de leur rentabilité. Au final, la baisse devrait se poursuivre encore quelques semaines selon des professionnels de la place. La confiance semble encore loin d’être rétablie malgré la batterie de mesures prises par le gouvernement en vue de soutenir l’économie face à l’évolution de la pandémie. «Ce sont des mesures de sauvetage et non pas de relance», conclut un analyste.


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