Internationalisation : Akdital s’exporte en Arabie Saoudite

Le groupe Akdital amorce une nouvelle phase de son développement en scellant deux accords majeurs en Arabie Saoudite. Avec un investissement de 200 millions de dollars à Riyad et Djeddah, le leader marocain de la santé privée entend étendre son modèle hospitalier au Moyen-Orient, en écho aux ambitions de la Vision 2030 saoudienne.

C’est une page stratégique que tourne Akdital. L’acteur de la santé privée vient de signer deux protocoles d’accord à Riyad avec les acteurs saoudiens Wataniah Business Real Estate et Namaya (groupe Al Fozan Holding), jetant ainsi les bases d’une expansion ambitieuse vers le Moyen-Orient. Ces accords, scellés sous l’égide du ministère saoudien de l’Investissement, prévoient la création de deux sociétés foncières destinées à développer des hôpitaux Akdital à Riyad et Djeddah d’ici 2027.

Une expansion bien pensée
L’opération représente un investissement total de 200 millions de dollars, pleinement en phase avec la Vision 2030 du royaume saoudien, qui ambitionne de renforcer son système de santé tout en attirant des opérateurs internationaux.

Pour Akdital, cette avancée dépasse le simple projet immobilier et marque l’entrée concrète sur un marché stratégique, à fort potentiel, où la demande pour des soins de qualité ne cesse de croître. En se projetant hors du continent africain, le groupe dirigé par Dr Rochdi Talib affirme sa volonté de bâtir un réseau régional à partir de son ancrage marocain.

Déjà solidement implanté sur le territoire national avec une trentaine d’établissements, Akdital capitalise sur son expertise en gestion hospitalière et en excellence clinique pour s’imposer comme un acteur de référence à l’international.

Cette opération symbolise aussi la capacité du groupe à exporter un modèle performant, fondé sur la qualité des soins, l’innovation médicale et l’efficience de gestion. Le choix du marché saoudien n’est pas anodin. Porté par une dynamique de transformation accélérée, le Royaume entend développer ses infrastructures sanitaires dans le cadre d’une ouverture maîtrisée à l’investissement étranger.

Pour Akdital, ce contexte offre une double opportunité : accompagner une réforme d’envergure tout en structurant une présence durable dans la région. La signature des protocoles a réuni, outre les dirigeants d’Akdital, plusieurs hauts responsables du ministère de l’Investissement saoudien, confirmant l’intérêt stratégique porté à cette collaboration.

Le groupe marocain fait ainsi le pari de la complémentarité de s’associer à des partenaires immobiliers locaux expérimentés pour concentrer ses efforts sur son cœur de métier, la gestion médicale. L’annonce intervient dans un moment-clé pour Akdital, qui multiplie les chantiers d’expansion, tant au Maroc qu’à l’international. Ce mouvement s’inscrit dans une vision long terme d’un groupe capable de jouer dans la cour des grands, en s’appuyant sur une croissance organique, des partenariats ciblés et une gouvernance consolidée.

Ambitions territoriales renforcées et ancrage national stratégique
Le cœur du développement d’Akdital reste solidement enraciné au Maroc. Le groupe déploie un ambitieux plan d’expansion sur la période 2025-2027, visant à porter son réseau à 62 établissements répartis dans 32 villes du Royaume. Cette extension, qui implique l’ouverture de 29 nouvelles cliniques, permettra quasiment de doubler la capacité litière du groupe, pour atteindre 6 200 lits contre 3 706 à fin 2024.

Au-delà des grandes métropoles, Akdital cible également les villes moyennes, souvent sous-dotées en infrastructures de santé, en y implantant un réseau complémentaire de 200 centres de diagnostic. Offrant des services de soins primaires et préventifs, ces unités joueront un rôle d’orientation vers les cliniques du groupe tout en consolidant son ancrage local.

Cette stratégie de densification territoriale repose sur un modèle économique éprouvé, fondé sur la séparation entre les volets immobilier (porté par des sociétés foncières partenaires) et opérationnel (assumé par Akdital).

Ce schéma, qui mobilisera à lui seul un investissement d’un milliard de dirhams pour les centres de diagnostic, permet au groupe de concentrer ses ressources sur son cœur de métier : la gestion médicale. Il s’inscrit également dans une logique de réactivité et de maîtrise des coûts, essentielle dans un contexte de forte croissance de la demande, stimulée par la généralisation progressive de la couverture médicale obligatoire au Maroc.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO