Éco-Business

Hassan Sentissi El Idrissi : “La modernisation de la flotte côtière marocaine est une priorité”

Hassan Sentissi El Idrissi
Président de la Fédération nationale des industries de transformation et de valorisation des produits de la pêche (FENIP)

Pris dans les filets des défis climatiques et d’une flotte vieillissante, le secteur halieutique cherche à maintenir sa compétitivité face à une concurrence toujours plus agressive.

Quelles mesures sont mises en œuvre par la FENIP pour faire face à la concurrence asiatique, dont l’influence ne cesse de croître sur les marchés halieutiques ?
La priorité du Maroc est de protéger ses pêcheurs tout en préservant son rôle de leader mondial dans des segments clés, comme les conserves de sardines, où il détient 43% de part de marché. Face à des flottes asiatiques dotées d’une puissance industrielle considérable, le Royaume mise sur l’innovation, la réduction des coûts et la valorisation de ses produits. L’amélioration de la compétitivité passe, notamment, par la modernisation de la flotte côtière et la diversification des marchés d’exportation, en ciblant davantage l’Afrique et l’Asie.

La notion de durabilité est omniprésente dans les discussions autour du secteur halieutique. Quelles mesures sont mises en place pour préserver les ressources ?
Le Maroc a instauré des plans d’aménagement rigoureux qui définissent les quotas et repos biologiques pour permettre la régénération des stocks. Mais les changements climatiques aggravent la situation. Ce qui a une incidence sur les écosystème marins à grande échelle. Nous sommes amenés à nous inscrire dans une coopération régionale renforcée et à recourir au soutien de fonds internationaux comme le Fonds bleu pour l’Océan. L’aquaculture est également un axe prioritaire pour réduire la pression sur les ressources marines et répondre à la demande croissante en diversifiant les sources de production.

La modernisation du secteur est-elle à la hauteur des défis mondiaux ?
Avec une flotte côtière âgée de plus de 34 ans en moyenne, la modernisation s’impose comme une priorité. Le renouvellement des navires, l’adoption de technologies durables et le développement des infrastructures portuaires sont indispensables. À cela s’ajoute l’aquaculture, filière encore peu développée, qui représente pourtant une alternative cruciale pour réduire la pression sur les ressources marines.

Quels efforts sont déployés pour diversifier les débouchés à l’export ?
Au-delà des marchés européens, le Maroc vise les régions à forte croissance, notamment en Afrique et en Asie. Des initiatives comme Seafood 4 Africa illustrent cette stratégie, en facilitant les partenariats commerciaux et en valorisant des produits premium. Le développement de la chaîne de froid, essentiel pour garantir la qualité des produits, complète cette dynamique.

Ayoub Ibnoulfassih / Les Inspirations ÉCO



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