EEP : les valeurs sûres au chevet des finances publiques
À un moment où les comptes publics sont soumis à une forte pression, les performances historiques de l’OCP apportent une bouffée d’oxygène, et ont peut-être permis d’éviter des surtaxes pour certains contribuables. Les prévisions du ministère des Finances laissent présager la poursuite du redressement des principaux indicateurs du secteur à court terme.
Dans la rubrique des bonnes nouvelles du PLF2023, on peut relever la contribution exceptionnelle de l’OCP aux recettes de l’État. Sur les 19,4 MMDH budgétisés au titre des recettes de monopole, le géant des phosphates va, à lui seul, assurer 53% de la cagnotte, soit 10,2 MMDH. Le chèque au titre de l’impôt sur les sociétés sera tout aussi considérable, compte tenu des résultats projetés pour l’industriel: 54 MMDH de résultat brut d’exploitation et 35 MMDH de résultat net.
«L’envolée des performances de l’OCP résulte, certes, des fortes hausses des prix des engrais sous l’effet des tensions internationales. Mais elles sont également le fruit d’une stratégie d’anticipation des tendances structurelles du marché mondial des phosphates», se réjouit le ministère des Finances.
À un moment où les comptes publics sont soumis à une forte pression, ces performances historiques apportent une bouffée d’oxygène et ont peut-être permis d’éviter des surtaxes pour certains contribuables. Les réalisations de l’OCP et celles des entreprises financières constituent, par ailleurs, les rares éclaircies constatées dans le portefeuille public, nombre d’EEP continuant de peser sur le budget général de l’État. Cette année, les transferts dépasseraient 48 MMDH tandis que les contributions des EEP au budget général de l’État se limiteraient à 14,1 MMDH.
Poursuite du redressement des principaux indicateurs à court terme
Le portefeuille public est réparti entre 227 établissements publics, 44 sociétés anonymes à participation directe du Trésor et 502 filiales ou participations publiques. Le ministère des Finances a engagé, depuis plusieurs années, une réforme du portefeuille public. Celle-ci va s’accélérer avec la nomination du directeur de l’Agence nationale de gestion stratégique des participations de l’État et de suivi des performances des EEP.
L’ancien directeur général des impôts et de la CDG, Abdellatif Zaghnoun, a pour mission de rehausser l’efficience économique du portefeuille public. Le périmètre de l’APE regroupe 57 entités (15 établissements publics et 42 sociétés anonymes à participation directe du Trésor), elles-mêmes détenant 488 filiales et participations.
Selon les prévisions du ministère des Finances, le secteur des EEP devrait réaliser un chiffre d’affaires de 356 MMDH, en hausse de 3,4% par rapport aux prévisions de clôture pour 2022. La valeur ajoutée se renforcerait de 46% à 143 MMDH. En revanche, les profits du secteur sont attendus en baisse de 17% à 29 MMDH (hors CMR et CNSS).
Franck Fagnon / Les Inspirations ÉCO