Économie africaine : le Maroc en modèle dans plusieurs secteurs

Des infrastructures de transport à l’industrie pharmaceutique, en passant par l’agriculture et le digital, le Maroc est cité en exemple dans plusieurs domaines sur le continent. C’est ce qui ressort du rapport annuel sur l’économie africaine de la Commission économique des Nations-Unis, présenté vendredi dernier à Rabat.
La concrétisation de la Zone de libre-échange continentale africaine est une belle opportunité pour divers secteurs exportateurs marocains. Sa mise en œuvre contribuerait à renforcer l’action du Maroc dans la promotion des échanges intra-africains. C’est l’une des principales conclusions à retenir de la séance de lancement à Rabat, vendredi dernier, du rapport annuel de la Commission économique pour l’Afrique des Nations-Unies (CEA).
Cette séance s’est déroulée au Campus de l’Université Mohammed VI Polytechnique, en présence de quelques personnalités représentants les Nations-Unies, de secteurs publics, mais aussi privés, et du monde universitaire, avec le concours du Think Thank Policy Center for the New Center. L’impact attendu de la ZLECAF sur les économies africaines est longuement revenu lors des débats.
Aussi bien lors de la présentation du rapport que lors des discussions qui ont suivi entre différents intervenants. Il urge, pour les pays africains, d’accélérer la concrétisation de ce cadre de commerce qui est appelé à favoriser l’intégration africaine, et booster le niveau du commerce intra-africain, qui peine encore à dépasser les 20%.
«Le commerce intra-africain devrait être près de 45% plus élevé (soit 275,7 milliards de dollars) en 2045 grâce à la mise en œuvre de la ZLECAF», note la CEA.
Phosphates et agriculture
Autre point abordé, le rôle des ressources naturelles dans la structuration des économies africaines. «L’Afrique du Nord – en particulier l’Algérie, l’Égypte, le Maroc et la Tunisie – possède de vastes réserves de phosphate et a mis en place des capacités de production d’engrais qui peuvent être exploitées pour réduire la dépendance de l’Afrique à l’égard des fournisseurs extérieurs et renforcer les chaînes de valeur régionales», indique-t-on du côté de la CEA.
Cela, à l’heure où de nombreux pays africains enclenchent des politiques de reprise en main de leurs ressources naturelles. En tout cas, pour les ressources capables d’aider à favoriser l’agriculture des pays du continent, notamment au Maroc, la CEA estime que «des mesures publiques telles que les ‘’subventions intelligentes’’ octroyées sous forme de bons d’achat d’intrants pourraient aider les petits exploitants à se procurer des engrais tout en stimulant la participation du secteur privé.
La réalisation d’investissements dans les infrastructures de transport, la facilitation du commerce et les mécanismes de financement tels que le Mécanisme africain de financement du développement des engrais (MAFDE) peuvent améliorer davantage l’accès aux engrais sur le continent. Il importe également d’harmoniser les normes de qualité, de sécurité et de durabilité sur le continent, celles-ci pouvant dans le cas contraire servir d’obstacles non tarifaires au commerce intra-africain des engrais et encourager leurs exportations en dehors de l’Afrique.
Modèles marocains
Pour le Maroc, les domaines dans lesquels le pays est en avance par rapport à d’autres pays du continent sont nombreux. C’est le cas par exemple dans le digital.
«Il existe également un contraste frappant entre des pays comme le Maroc, où 90% de la population utilisent Internet, et des pays comme le Burundi et la République centrafricaine, où seuls 11% de la population ont accès à Internet», note le rapport de la CEA.
Malgré tout, relève le rapport, l’Afrique a fait des progrès considérables dans le développement des infrastructures numériques au cours des 20 dernières années. Actuellement, 37,5% de la population africaine sont connectés à Internet, contre 2% en 2005.
Pour le Maroc, l’autre domaine d’avance c’est aussi dans l’industrie pharmaceutique, ainsi que dans le développement des infrastructures, où le Royaume sert de modèle africain. Et l’avance sera certainement davantage plus importante, avec le lancement de la nouvelle phase de développement de la ligne à grande vitesse à destination de Marrakech.
Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO