Éco-Business

Crise, cours, export : Cosumar tient bon

Cosumar, le producteur national de sucre, a récemment annoncé ses résultats financiers pour l’année 2020. Décryptage…

Malgré le contexte de crise sanitaire, Cosumar a réalisé de très bonnes performances en 2020. En effet, le groupe a amélioré son chiffre d’affaires de 5,1% au cours de l’exercice écoulé, atteignant 8,63 MMDH. « Cette amélioration est portée par l’augmentation des volumes exportés sous le régime d’Admission temporaire et hors système de compensation dans un contexte international favorable, compensant ainsi la baisse enregistrée sur le marché local qui a été affecté par la crise sanitaire actuelle», explique le sucrier national. Ainsi, l’activité à l’export enregistre des ventes atteignant un volume de 647.000 tonnes en 2020, contre 518.000 tonnes à fin 2019, soit une hausse de 25%. Pour ce qui est du Résultat net part du groupe consolidé (RNPG), il est en baisse de 12,3% à 810 MDH, principalement impacté par le don de 100 MDH au Fonds Covid-19. Quant au Besoin en fonds de roulement (BFR), il augmente de plus 600 MDH en raison du rallongement de l’encours de la subvention sur les ventes. Par ailleurs, au titre de l’exercice 2020, le Conseil d’administration a proposé la distribution d’un dividende de 6 DH par action.

Une année particulière
Pour ce qui est du volet opérationnel, l’année 2020 a été très particulière pour Cosumar, à l’image de tous les acteurs économiques. La hausse constatée sur les prix des matières premières a très fortement impacté le prix du sucre à l’international, créant une tension sur la disponibilité de la matière première qu’est le sucre brut. Néanmoins, Cosumar a dû s’adapter afin de maintenir son activité et assurer l’approvisionnement régulier du pays en sucre. En effet, le groupe «a bien sécurisé ses achats de manière à garantir l’approvisionnement régulier du marché local», explique le management du groupe. Une baisse de la demande intérieure a toutefois été relevée. «Nous avons constaté une baisse de la demande intérieure en sucre en raison de l’impact de la Covid-19 sur le segment agro-industriel et sur la restauration», affirme Cosumar.

L’export à la rescousse
Et si l’opérateur a maintenu le cap, c’est entre autres grâce à son activité à l’export. «Nos opérations à l’export ont enregistré une augmentation des volumes de 25%, portée par des opportunités que nous avons su saisir», explique le management de Cosumar. Rappelons que les principaux marchés d’exportation de Cosumar sont les pays du bassin méditerranéen, de l’Afrique et de la zone MENA. Ceci, sans oublier que Cosumar devrait bientôt lancer une raffinerie de sucre blanc en Arabie Saoudite, destinée au marché local et à l’export régional. Pour rappel, la participation de Cosumar au capital de ce projet dénommé Durrah Sugar Refinery, situé sur le port de Yanbu, s’élève à 450 MDH, soit 43,5% du capital. La raffinerie devrait au total produire quelque 850.000 tonnes de sucre par an, soit plus de 10% du total du déficit en termes d’offres que connaît la région. Ajoutons à ces marchés, l’Afrique de l’Ouest, où le groupe Cosumar est directement présent à travers son investissement dans la société Comaguis, dont l’usine située non loin du port de Conakry (Guinée) assure un approvisionnement annuel du marché à hauteur de 50.000 tonnes.

Perspectives
Au titre du quatrième trimestre 2020, Cosumar affiche un chiffre d’affaires consolidé à près de 2,19 MMDH. Son endettement net s’établit à 1,61 MMDH, en hausse de 528 MDH par rapport à l’année 2019. Cette évolution s’explique, selon le management, par «le décalage de remboursement de la Caisse de compensation à fin décembre 2020». Les investissements comptabilisés s’élèvent, quant à eux, à 465 MDH à fin 2020, et concernent principalement la poursuite des mises à niveau et la maintenance de l’outil industriel. Côté perspectives, le groupe note que «les précipitations enregistrées dernièrement ont amélioré le niveau de remplissage des barrages à usage agricole, offrant ainsi une meilleure perspective de récolte pour la campagne sucrière 2020/2021 hors périmètres des Doukkala, Tadla et Moulouya». Il explique aussi que la raffinerie de Durrah est achevée et que les opérations de mise en route de la production sont entamées depuis quelques semaines. Par ailleurs, Cosumar poursuit la consolidation de son amont agricole sucrier, le développement de l’export régional hors système de subvention, ainsi que l’exploration d’autres pistes de diversification dans l’agroalimentaire régional. 

Sanae Raqui / Les Inspirations Éco


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