Le satisfecit d’El Othmani
Le chef de gouvernement Saâd Eddine El Othmani a fait un passage remarqué à la chambre des députés. Et pour cause, il a passé en revue deux sujets de très haute importance: l’avenir de l’éducation nationale et la situation économique. Intéressons-nous à l’évolution des indicateurs économiques, que le patron de l’Exécutif estime satisfaisante. El Othmani croit dur comme fer que l’économie marocaine se porte bien, que l’investissement évolue sur un trend haussier, que la balance commerciale s’améliore, que la pauvreté régresse, etc. En somme, le discours se voulait rassurant, et l’on sent qu’il est plus destiné à l’étranger qu’au citoyen marocain. D’ailleurs, le chef de gouvernement recommande à tout le monde d’être plus d’optimiste et confiant. Oui, on voudrait bien regarder l’avenir à travers des lunettes roses et se contenter de ce qui a été réalisé. Sauf que la réalité des choses nous impose plus de pragmatisme, notamment devant des chiffres têtus. Ainsi, au regard du niveau d’endettement (à 81% du PIB), on est en droit de s’inquiéter de l’indépendance et de la souveraineté économiques et financières du pays; ce n’est pas parce que les banques internationales continuent à accorder des crédits au Maroc qu’il faut y voir un exploit que d’autres pays n’auraient pas la capacité de réaliser. Pourtant, le chef de gouvernement pourrait dénicher des ressources supplémentaires qui l’aideraient à endiguer cette déferlante d’endettements. Il suffit de s’attaquer au train de vie du pays, digne de pays émergents et parfois même de pays développés. Il y a matière à épargner annuellement quelques milliards, mais tout dépend de la «volonté politique».