Un seul destin, plusieurs défis
Les relations maroco-algériennes méritent d’être revues de façon à pouvoir contrecarrer les nouveaux défis géo-stratégiques. Le conflit entre les deux pays freine l’intégration maghrébine depuis presque un demi-siècle. Il y a eu une guerre mondiale entre la France et l’Allemagne, avec des millions de morts, mais les deux pays ont réalisé que l’avenir de leurs peuples repose sur une entente politico-économique.
Aujourd’hui, le tandem Paris-Berlin conduit, main dans la main, l’ensemble de l’Europe. C’est cela la leçon de l’histoire qui devrait inspirer les gouvernants du Maghreb. Au Maroc comme en Algérie, la population a besoin d’ une éducation et d’un système de santé efficaces, d’emplois… On a surtout besoin de tirer le capital humain vers le haut et de qualifier l’homme algérien ou marocain pour aspirer à l’excellence. Les deux pays ont tous les moyens d’y arriver ensemble. Deux économies complémentaires, un marché de 80 millions de consommateurs, un seul peuple en termes de culture, de langue et même de «caractère». Et surtout une croissance qui serait boostée de 2 points de PIB du fait de l’intégration citée ci-dessus.
Camper sur ses positions, rester otage d’un demi-siècle de «guerre froide», s’interdire de tendre la main, pénaliser les populations, hypothéquer ses chances à l’émergence, c’est se condamner à la dépendance vis-à-vis d’un Occident égoïste et d’un panarabisme obsolète. Les pires ennemis se rencontrent et se parlent pour le bien de leurs peuples. Hier, l’Allemagne et la France. Aujourd’hui, les États-Unis et la Corée du Nord. Pourquoi pas le Maroc et l’Algérie ? Soyons optimistes et capitalisons sur les récents rapprochements sportifs, qui sait ? Les États-Unis et la Chine l’ont essayé et ont réussi.