Sommet EU-Chine : le premier ministre chinois rejette les accusations de subventions massives

Répondant aux inquiétudes de Bruxelles face à des subventions de l’État-parti à l’industrie, le premier ministre chinois réplique.
Le premier ministre chinois Li Qiang a rejeté jeudi les craintes de Bruxelles concernant des subventions excessives de Pékin à son industrie nationale, affirmant aux dirigeants de l’UE que la Chine «ne peut pas se permettre» de telles dépenses.
«La Chine ne pratique en aucun cas ce que certains appellent une politique de subventions ou des subventions fiscales», a déclaré Li Qiang lors d’une table ronde avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, jeudi.
Ces propos du premier ministre chinois, particulièrement directs, ont été tenus dans le cadre d’un sommet UE-Chine organisé à Pékin, qui s’annonçait particulièrement tendu en raison de sujets de discorde profonds – de l’Ukraine au commerce. Bruxelles souhaitait notamment exprimer son inquiétude face à des subventions de l’État-parti chinois à l’industrie qui pourraient fausser la concurrence sur le marché européen.
«La Chine n’est pas aussi riche que l’Europe, et nous n’en avons pas les moyens», a rétorqué jeudi le premier ministre chinois.
«Nous ne serions pas assez stupides pour utiliser les fonds publics accumulés par le gouvernement et le travail acharné de notre peuple pour vendre nos produits aux consommateurs étrangers», a-t-il ajouté. L’an dernier, le déficit commercial de l’UE avec la Chine s’est élevé à environ 360 milliards de dollars. Mais le premier ministre chinois estime que ce déséquilibre n’est pas lié aux subventions publiques.
«Certaines entreprises, notamment manufacturières, ressentent que les capacités manufacturières de la Chine sont trop importantes», a-t-il déclaré, expliquant que «les usines fonctionnent 24 heures sur 24». «Certaines personnes pensent que cela va causer de nouveaux problèmes dans l’équilibre entre l’offre et la demande de la production mondiale, a-t-il ajouté.
«Nous voyons aussi ce problème», a-t-il toutefois reconnu, sans préciser la manière dont Pékin entend y faire face.Le numéro 2 du pouvoir chinois a également rejeté l’idée selon laquelle la deuxième économie mondiale serait en mauvaise posture, avec une croissance atone, un risque de déflation et un taux de chômage élevé chez les jeunes. «Bien sûr, il y a des difficultés et des défis, mais on ne peut pas dire que l’économie chinoise est en récession», a-t-il affirmé. «Notre taux de croissance du PIB est toujours supérieur à 5%», a-t-il insisté.
S.N. avec agences / Les Inspirations ÉCO