Maroc

École de la deuxième chance : un nouveau souffle pour 1.760 jeunes

Face au défi persistant du décrochage scolaire, le Maroc renforce son dispositif de réinsertion éducative et professionnelle. Le ministère de l’Éducation nationale a en effet signé des conventions avec 22 associations pour accompagner 1.760 jeunes déscolarisés dans le cadre du programme «École de la deuxième chance – nouvelle génération».

La lutte contre le décrochage scolaire vient de franchir un nouveau cap. Le ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports a officialisé la signature de conventions de partenariat avec 22 associations dans le cadre du programme «École de la deuxième chance – nouvelle génération». Cette action vise à offrir une formation et un accompagnement à 1.760 jeunes en rupture avec le système éducatif, afin de les réintégrer dans un parcours scolaire ou professionnel.

Un dispositif clé pour réduire le décrochage scolaire
Cette signature s’inscrit dans la feuille de route 2022-2026, qui ambitionne de réduire d’un tiers le taux de décrochage scolaire au Maroc. Les projets des associations sélectionnées ont été retenus parmi 46 dossiers soumis au ministère.

«Ces conventions permettront d’assurer l’éducation et la formation nécessaires pour une insertion socioprofessionnelle réussie de 1.760 apprenants et apprenantes», a déclaré Hsain Oujour, directeur de l’École de la deuxième chance et de l’éducation inclusive.

Le programme se déploie dans des centres dédiés, où des actions de remise à niveau scolaire se combinent avec des formations qualifiantes. L’objectif étant d’offrir à ces jeunes une passerelle vers l’enseignement formel ou le marché de l’emploi, en fonction de leurs aspirations et de leurs compétences.

Un engagement de longue haleine
Pour Oujour, cette étape n’est pas le fruit du hasard. Elle couronne des années de collaboration entre le ministère et le tissu associatif.

«Ce travail commun reflète la volonté de fournir un service public essentiel : donner une seconde chance aux jeunes et adolescents qui ont quitté l’école», souligne-t-il.

Le partenariat repose sur une conviction forte, celle que chaque jeune doit pouvoir trouver sa place dans la société, quelles que soient les difficultés rencontrées. Cette dynamique est portée par un réseau de 222 centres répartis sur tout le territoire et gérés par 192 associations.

Le programme bénéficie déjà à plus de 20.000 jeunes chaque année, avec des résultats probants. Les données du ministère indiquent un taux d’insertion global de 81%, dont 29% réintègrent l’enseignement formel, 20% rejoignent les centres de formation professionnelle et 32% accèdent directement au marché du travail.

Des témoignages qui donnent Du sens à l’action
Houria Arrad, présidente de l’association «Jeunesse des personnes en situation de handicap et leurs amis» à Oujda, incarne cette mobilisation.

«Nous travaillons depuis plus de vingt ans aux côtés du ministère dans le cadre de ce programme. Nos deux centres accueillent des adolescents qui ont été contraints d’abandonner l’école en raison de conditions sociales difficiles, comme la pauvreté ou la désunion familiale», explique-t-elle.

Au-delà de l’accueil et de la formation, l’association mène des campagnes de sensibilisation pour encourager ces jeunes à reprendre un parcours de formation. «Nous les accompagnons pas à pas, en leur offrant des formations qualifiantes qui leur ouvrent de nouvelles perspectives», ajoute la présidente de l’association.

Levier pour l’inclusion sociale et économique
Le programme «École de la deuxième chance – nouvelle génération» va bien au-delà d’une simple initiative éducative. Il constitue un levier d’inclusion sociale et économique, en s’adressant à une jeunesse souvent marginalisée. Les jeunes bénéficiaires, une fois formés, trouvent non seulement un métier, mais aussi une place dans la société, renouant avec la confiance en eux-mêmes.

À travers cette démarche, le Maroc confirme son engagement à bâtir une école plus inclusive et à créer des passerelles vers l’emploi pour ceux qui se retrouvent en dehors du système traditionnel. La signature de ces nouvelles conventions marque un pas supplémentaire dans cette ambition nationale.

S.N. / Les Inspirations ÉCO



Parlement : Moudawana et retraites, les dossiers chauds de la rentrée


Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp Suivez les dernières actualités de LESECO.ma sur Google Actualités

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters




Bouton retour en haut de la page