Vous avez dit subvention ?
Le chef de gouvernement français est au centre d’une grosse polémique pour avoir affrété un avion pour son déplacement à Tokyo, chose qui coûtera la coquette somme de 350.000 euros. Dans l’Hexagone, on se focalise sur la dilapidation des deniers publics sans citer la source de cette information recoupée et vérifiée. Eh bien ce n’est ni Le Monde, ni Le Canard Enchaîné, ni Mediapart mais bel et bien l’AFP. C’est l’agence de presse officielle, dont les journalistes sont payés par l’État qui fait son boulot de manière professionnelle, sans complaisance. Et au niveau de l’Exécutif français, on ne le lui reproche point car chacun respecte le rôle qui est le sien. Cela me renvoie vers certaines voix au niveau de notre ministère de la Communication qui assurent «qu’il n’est pas normal de subventionner une certaine presse qui ne soutient pas le gouvernement» ! Il faut juste leur rappeler que cette subvention ne dépasse guère les 4% du total des charges des entreprises de presse, qu’elle doit respecter des critères de transparence sévères et draconiens et que plus d’une centaine de supports versent à l’État près de 50 MDH en impôts et taxes, soit plus de dix fois le montant de cette subvention.
De plus, la Constitution stipule clairement le droit de la presse à la liberté d’expression et à la diversité. C’est un faux débat qui ramène le Maroc à l’âge de pierre au moment où des pays dépensent énormément pour protéger une presse indispensable à la démocratie et forger une opinion publique. Rassurez-vous, il y aura toujours une presse libre et indépendante qui défendra les principes du métier, subvention ou non, comme il y a une autre presse qui acceptera ce qu’on lui dicte.
