Opinions

Edito. Chaud devant !

Il faisait 47 degrés ce dimanche, même sur le littoral Atlantique. Pas dans nos régions sahariennes, non — à Safi, à Sidi Ifni, dans ces villes où l’on respirait autrefois l’air marin. Le goudron bouillait, les feuilles grillaient, et, même à l’ombre, on brûlait. Ce jour-là, le Maroc a suffoqué sous une vague de chaleur totalement hors norme : jusqu’à +20 degrés d’anomalie thermique. Ce n’était pas juste un été chaud. Ni une canicule. On sentait un point de rupture.

Et, pourtant, les serres tournaient encore à plein régime. Les forages ont continué dans les nappes phréatiques. Les mots d’ordre ? Innovation. Compétitivité. Marchés à l’export. Comme si tout cela n’était qu’un désagrément passager. Or, c’est un signal. Un appel clair à repenser autrement notre agriculture, notre urbanisme, notre économie.

Le paradoxe devant nous alarmer est qu’alors que la nature ne parvient à reconstituer qu’environ 4 milliards de mètres cubes d’eau souterraine par an — comme l’a récemment rappelé le ministre de l’Équipement et de l’Eau —, nos pompages dépassent désormais les 5 à 6 milliards.

Et, aujourd’hui, la pluie est autre, la chaleur plus lourde, les saisons de moins en moins distinctes. Oui, il faudra continuer d’innover.

Oui, il faudra s’adapter. Mais, surtout, il faudra préserver, économiser, prioriser. Car, au-delà de la durabilité, notre salut réside désormais dans la sobriété.

Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO



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