Opinions

Edito. Préserver la confiance

La mécanique des contrôles fiscaux est désormais bien rodée. Plus intrusive, plus ciblée, et résolument data-driven. Cette montée en puissance technologique coïncide avec un recentrage inédit sur les particuliers.

Les personnes physiques ont représenté 47% des vérifications en 2024, contre seulement 19% un an plus tôt. Une rupture nette avec une tradition qui ciblait presque exclusivement les entreprises. Et la tendance devrait se maintenir.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Près de 9,6 milliards de dirhams ont été recouvrés grâce aux contrôles sur place, en hausse de 66% en un an. Ce dispositif devient la clé de voûte de l’action fiscale. Mais derrière cette performance, une autre réalité s’impose. Si le volume progresse, les recettes globales reculent. Les grandes entreprises, mieux préparées, échappent en partie à l’effet de ces vérifications.

À l’inverse, les PME, plus vulnérables, deviennent le moteur principal de rendement, générant près de la moitié des recettes issues des contrôles sur pièces. Les particuliers, eux, stagnent. C’est sur le terrain technologique que la mutation s’annonce la plus radicale.

La DGI veut détecter plus finement les anomalies, anticiper les comportements, et réduire les marges d’ombre. Le contrôle fiscal devient un jeu d’algorithmes. Le hasard laisse place à la prédiction. Reste une ligne de crête. Plus de performance, oui, mais à quel prix ? La généralisation du contrôle sur les personnes physiques, la sophistication des outils, l’exploitation massive des données… Autant de leviers qui, s’ils sont mal perçus, pourraient éroder le lien fragile entre contribuable et administration. L’efficacité est là. La modernisation est lancée. Il reste à préserver la confiance.

Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO



Informel : derrière les chiffres du HCP


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