Mobilité durable : Al Boraq, locomotive de la dynamique ferroviaire

Six ans après son lancement, Al Boraq continue de symboliser l’ambition ferroviaire du Maroc. Porté par une progression constante de ses indicateurs, l’ONCF clôt l’année 2024 sur des résultats solides, confirmant sa stratégie axée sur la mobilité durable, la performance industrielle et l’extension de son modèle à grande vitesse.
Depuis son inauguration, Al Boraq ne cesse de cristalliser la transformation du rail marocain. En 2024, le premier train à grande vitesse du continent a franchi un nouveau cap en transportant plus de 5,5 millions de voyageurs, soit une hausse de 6% par rapport à l’année précédente.
Cette dynamique s’est traduite par un chiffre d’affaires de 780 millions de dirhams, en progression de 11%. Symbole d’un transport rapide, fiable et durable, Al Boraq incarne l’impact des grands projets structurants lancés sous l’impulsion de la vision royale. En reliant les grands centres urbains, il façonne une nouvelle cartographie de la mobilité nationale et prépare l’extension vers Marrakech, appelée à renforcer son rayonnement.
Une croissance soutenue du trafic voyageurs
Au-delà de la grande vitesse, l’ONCF confirme la vitalité de son réseau conventionnel. En 2024, plus de 55 millions de voyageurs ont choisi le train pour leurs déplacements, enregistrant une progression de 4% par rapport à 2023.
Cette fréquentation accrue a généré un chiffre d’affaires de 2,763 milliards de dirhams, en hausse de 8%. La diversification de l’offre, l’amélioration des services en gare et à bord, ainsi que l’intégration de solutions digitales ont contribué à renforcer l’attractivité du train.
L’activité voyageurs représente désormais près de 62% du chiffre d’affaires trafic du groupe, illustrant la centralité du rail dans le modèle de mobilité marocaine.
Redressement confirmé du fret et du transport de phosphates
Le segment fret et logistique n’est pas en reste. L’activité a poursuivi sa trajectoire de croissance avec un chiffre d’affaires de 703 millions de dirhams (+10%), porté par la dynamique des conteneurs et de la logistique. Le volume global transporté s’élève à 8,5 millions de tonnes, en hausse de 2%.
Le transport de phosphate, pilier historique de l’ONCF, a également connu une reprise vigoureuse : plus de 12,8 millions de tonnes ont été acheminées, soit une progression de 46% en volume et de 27% en valeur, avec un chiffre d’affaires de 1,136 MMDH.
Résilience financière et ambitions stratégiques
Malgré un contexte inflationniste, l’ONCF a maintenu une gestion rigoureuse de ses charges d’exploitation. L’EBITDA atteint ainsi 1,95 MMDH en 2024, contre 1,57 milliard en 2023. Le résultat d’exploitation ressort à l’équilibre, tandis que, hors charges d’infrastructure, le résultat net affiche un bénéfice de 898 MDH.
Le groupe a par ailleurs mobilisé près de 2 MMDH d’investissements pour préparer le prochain cycle de développement, axé notamment sur l’extension de la grande vitesse vers Marrakech, la création de services de type RER dans les principales agglomérations et l’acquisition d’une nouvelle génération de trains.
Dans la continuité de sa transition énergétique, l’ONCF a franchi une étape supplémentaire. Depuis début 2024, 90% de ses trains électriques circulent à l’énergie verte. Cette démarche confirme l’engagement du groupe en faveur d’une mobilité plus respectueuse de l’environnement, tout en stimulant l’écosystème industriel ferroviaire national.
La LGV Kénitra-Marrakech sur les rails
Le 24 avril dernier, le Roi a donné le coup d’envoi officiel des travaux de la Ligne à Grande Vitesse reliant Kénitra à Marrakech, marquant une étape majeure dans l’ambition ferroviaire du pays.
Ce projet structurant, d’une longueur d’environ 430 kilomètres, représente un investissement de 53 milliards de dirhams (hors matériel roulant) et s’inscrit dans un programme global de 96 MMDH visant à moderniser le réseau ferroviaire national.
La ligne permettra de réduire significativement les temps de trajet, avec par exemple un parcours Tanger-Marrakech estimé à 2h45. L’achèvement de la LGV Kénitra-Marrakech est prévu pour 2029, à la veille de la Coupe du monde de football 2030.
Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO