Edito. Équilibre délicat
Plus qu’un exercice comptable, un Projet de loi de Finances reflète les priorités stratégiques du gouvernement et trace les grandes lignes de l’allocation des ressources publiques pour l’année à venir.
Toutefois, pour en jauger l’efficacité, l’une des questions essentielles est de savoir si les investissements prévus répondent aux attentes. Dans la mouture 2025, l’éducation et la santé s’imposent au sommet des priorités budgétaires, avec des enveloppes respectives de plus de 80 et 30 milliards de dirhams. L’ambition de faire du Maroc un hub logistique régional se traduit par 50 milliards de dirhams destinés aux infrastructures, tandis que 55 milliards sont réservés à la défense et à la sécurité, soulignant l’importance stratégique de ces secteurs.
L’engagement en faveur de la transition énergétique est également palpable, avec des financements conséquents appuyés par des incitations fiscales visant à encourager l’adoption de technologies propres. À cela s’ajoutent 25 milliards de dirhams destinés aux produits de base subventionnés, afin d’atténuer l’impact de l’inflation sur les ménages. Cependant, cet effort budgétaire s’accompagne d’un défi majeur : l’affectation de 70 milliards au service de la dette, illustrant la pression qui pèse sur les finances publiques.
Le défi sera donc de réduire le déficit sans compromettre les investissements stratégiques, un équilibre délicat mais indispensable pour maintenir la dynamique de croissance. Tout se jouera donc dans l’exécution rigoureuse des engagements pris. Résilience et pragmatisme seront de mise !
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO
