Ordre et progrès
Précise et concise, la lettre du Roi Mohammed VI, adressée la semaine dernière à Aziz Akhannouch, va assurément marquer un cap important pour le progrès de notre société. Révisée en février 2004 par le Parlement et promulguée en octobre de cette même année par le Souverain, la Moudawana était déjà, à l’époque, une bouffée d’oxygène pour les droits des femmes. Mais presque 20 ans après, il était nécessaire d’actualiser le Code de la famille afin qu’il soit plus adapté à l’ère du temps.
La Lettre Royale estime qu’ «aujourd’hui, il est nécessaire de le réexaminer afin de corriger les dysfonctionnements et les lacunes que l’expérience de sa mise en œuvre judiciaire a révélés». Les dispositions de la Moudawana devront être «mises en adéquation avec l’évolution de la société marocaine et les besoins du développement durable». La nouvelle version «s’harmonisera» donc avec la progression de la législation marocaine. La lettre royale précise que le Code amendé devra garder les valeurs de justice, d’égalité, de solidarité et de cohérence telles qu’elles sont prônées dans la religion musulmane, ainsi que «les principes universels énoncés dans les conventions internationales ratifiées par le Maroc».
Pour piloter le processus d’amendement, les plus hautes instances de la Justice ont été désignées. Le Roi a également appelé à une concertation avec les acteurs de la société civile. Tissu associatif, magistrats, chercheurs, académiciens… tous sont concernés et devront prendre les choses très au sérieux. Des propositions seront soumises au Souverain dans un délai de six mois. De par ses idées fortes et son engagement pour une société meilleure, la Lettre Royale envoyée au Chef du gouvernement marquera, à coup sûr, une nouvelle avancée pour les droits des femmes, des enfants et de la famille. Elle symbolise l’ordre et le progrès.
Hicham Bennani / Les Inspirations ÉCO
